Le printemps noir du marché des options

Depuis le début du printemps, les firmes de Wall Street spécialisées dans le courtage des options sont en effet train de perdre des millions de dollars. La plupart d'entre elles se refusent à chiffrer l'étendue des dégâts mais dans les couloirs de l'American Stock Exchange circulent des histoires d'horreur, du genre « Untel qui avait gagné 20 millions de dollars l'an dernier vient de tout perdre ! ». Maints traders ont déjà mis la clé sous la porte et des compagnies privées essayent actuellement de se débarrasser d'options dont personne ne veut plus. « La situation est mauvaise, confie un trader de l'American Stock Exchange. Durant les séances on entendrait une aiguille tomber. Il ne se passe tout simplement rien. A présent, mon compte est dans le rouge à moins 5 millions de dollars et si je termine l'année à zéro, je crois que je serai satisfait. »La raison de ce crash : l'érosion de la volatilité, une des composantes cruciales du prix d'une option. Avec le déclin des marchés financiers américains, la volatilité, qui traduit souvent l'anxiété des investisseurs, s'est brutalement contractée au début du printemps - prenant par surprise les firmes qui avaient acquis des options et espéraient les vendre plus tard à un prix supérieur. Au début du mois d'avril, l'indice de volatilité du Chicago Board Options Exchange - le VIX pour les initiés - était à 40,70. Ces derniers jours, il se situait aux environs de 22, au plus bas depuis le 28 septembre 2000.Ironiquement, les indicateurs boursiers comme le Dow Jones ou le Nasdaq semblent s'être quelque peu stabilisés ou effectuent un lente remontée - ce qui pourrait donner l'illusion que pour l'ensemble des professionnels, l'orage est passé. « Justement, explique un autre trader, c'est le pire qui puisse nous arriver. Ce qui nous intéresse, c'est un marché qui décline ou qui progresse très rapidement. Des indices qui ne remontent que très lentement ou varient peu, ce n'est pas bon pour nous ». Ce qui explique d'ailleurs les énormes profits réalisés l'an dernier par l'ensemble de cette industrie qui, en 2000, a distribué des bonus records...Après une année juteuse qui rend la chute encore plus brutale, cette mauvaise passe va-t-elle se poursuivre? Nul ne peut le savoir. Pour certaines firmes, la situation semble s'être stabilisée tandis que d'autres s'inquiètent franchement, d'autant que, généralement, le volume des transactions tend à se réduire durant l'été. Si la situation empire, des problèmes de liquidités pourraient se poser. Ce qui pourrait en conséquence accélérer le processus de consolidation qui a commencé à gagner le secteur.
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