Greenspan met les banques en garde contre le rationnement du crédit

Le ralentissement brutal de l'économie a rendu délicate la position des banques américaines. Celles-ci voient depuis plusieurs mois les situations de défaut de paiement se multiplier, ce qui fait peser des risques importants sur leur bilan. Face à ce problème, elles pourraient être tentées de fermer les robinets du crédit afin d'éviter une poursuite de la dégradation de leurs ratios de solvabilité. Mais, en agissant ainsi, elles prennent un autre risque, celui d'assécher l'économie en liquidités et ainsi d'accélérer artificiellement le nombre des faillites.Quand un tel enchaînement se met en place, ce sont les banques elles-mêmes qui risquent en dernier ressort d'être menacées de faillite. Au Japon, par exemple, le rationnement du crédit a précipité une bonne partie du système bancaire dans une situation financière catastrophique, qui a contraint le gouvernement à créer des structures de défaisance. Celles-ci ont repris les actifs les plus risqués des banques privées, afin de leur permettre d'assainir leur situation financière et de reprendre leurs prêts.Assurément, c'est un tel cercle vicieux qu'Alan Greenspan veut à tout prix éviter pour les Etats-Unis. Même s'il a constaté mercredi que la qualité des actifs détenus par les banques américaines continuait de se détériorer, le président de la Réserve fédérale a surtout prévenu les établissements financiers qu'ils n'auraient rien à gagner à resserrer les critères d'octoi de leurs crédits. Cela aurait pour conséquence d'accroître l'instabilité économique, a-t-il prévenu.Pour Alan Greenspan, les banques américaines ont d'autant plus intérêt à assurer la liquidité de l'économie qu'elles sont loin de la zone rouge en matière de qualité des prêts. Elles ont abordé le ralentissement dans "une forte position", a-t-il indiqué devant la commission bancaire du Sénat. "Les actifs bancaires étaient de bonne qualité en termes historiques avant qu'ils ne commencent à se détériorer", a-t-il ajouté. De plus, au cours de la dernière décennie, les banques "ont amélioré la gestion de leurs risques", gérant leurs réserves avec davantage de prudence.Ces atouts devraient permettre à l'économie américaine d'éviter un scénario à la japonaise, même si une poursuite de la dégradation des ratios de solvabilité ne peut être exclue à court terme. Après dix ans de croissance forte, le niveau élevé des capitaux propres des banques constitue certainement la meilleure garantie contre le "credit crunch".latribune.f
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