Les optimistes de Wall Street

"Les gens sont fous de vendre, soutient ainsi Larry Kudlow, un économiste qui a servi sous l'Administration Reagan. Ils devraient au contraire acheter à tout-va..." Et Joseph Battipaglia, président de la banque d'investissement Gruntal & Co, observe de son côté : "Les risques devraient considérablement diminuer parce que toutes les informations négatives à venir sont déjà comprises dans le prix des actions..." Pour l'heure, le Dow Jones a connu son lundi noir en début de semaine en terminant la séance à 10.208,25 points et, depuis, continue d'être soumis à de sérieuses pressions. L'indice Nasdaq se situe autour de la barre des 2.000 points et a perdu en un an près de 68% de sa valeur. Quant au S&P, il a plongé de plus de 20% lundi - consacrant officiellement l'entrée des places financières dans un marché baissier.Et pourtant, Larry Kudlow et Joseph Battiplaglia sont convaincus que d'ici la fin de l'année, l'indice Dow Jones sera dans les 12.500 points, le S&P dans les 1.650 et le Nasdaq à... 4.300! Pari insensé? Voire... Larry Kudlow fonde ses prévisions sur le modèle développé il y a une vingtaine d'années par l'économiste Arthur Laffler. Une de ses techniques d'évaluation des marchés consiste à mesurer les gains en capitalisation en comparant les profits des entreprises et les taux des bons du trésor américains.Pour l'heure, maints analystes continuent de tabler sur une hausse des profits dans la seconde moitié de l'année dans les secteurs financiers, de l'assurance-maladie et des biens de consommation. En même temps, les taux de rendement des bons du trésor n'ont cessé de baisser à la suite des interventions de la Réserve Fédérale. "Cela veut dire qu'il faut acheter, affirme Larry Kudlow. Je n'ai jamais vu une telle baisse de rendement pour les bons du trésor sans que cela provoque de remontée du S&P. Cela veut donc dire qu'elle est imminente."Pour les sceptiques, Kudlow ajoute : "De la mi-1999 à la fin 2000, les gains en capitalisation ont chuté de près de 20% parce que les profits des entreprises diminuaient et les taux des bons du trésor ne cessaient de grimper. Il fallait vendre. Maintenant, il est temps d'acheter..." Evidemment, il y a aussi les rabat-joie, à commencer par Robert Shiller, l'économiste de Yale auteur du best-seller "Irrational Exuberance". Celui-ci avait averti l'an dernier les investisseurs que les titres américains étaient surévalués. "La 'bulle' spéculative responsable de cette surévaluation est toujours relativement intacte et les investisseurs sont toujours trop confiants", affirme-t-il aujourd'hui. Enfin, en ce qui concerne les profits des compagnies de la high-tech qui constituent le noyau dur du Nasdaq, les prévisions ne sont guère optimistes. IBES, un cabinet new yorkais spécialisé dans le secteur, a revu celles-ci à la baisse pour la fin de l'année. Encore des gens qui ne cherchent qu'à vous saper le moral...
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