« Les opérateurs télécoms sont convalescents »

« La Tribune ».Un gérant « value » tel que vous peut-il acheter des valeurs technologiques ?Marc Renaud. Les gérants « value » ont la fausse réputation de ne s'intéresser qu'au ciment ou à la serrurerie. Mais nous ne sommes pas focalisés sur la seule industrie. Nous nous intéressons avant tout à la valeur industrielle des sociétés, ce qui n'est pas la même chose. Notre métier, c'est l'évaluation des entreprises de toute la cote, sans exclusive. Nous ne nous interdisons donc pas a priori de nous pencher sur les valeurs technologiques. En revanche, il est certain que nous n'achèterons pas des sociétés dont nous ne comprenons pas le métier, dont l'activité est trop incertaine, ou dont la valorisation atteint des sommets irrationnels, comme cela reste le cas par exemple des « dotcom ».Les valeurs technologiques sont-elles revenues à des niveaux de valorisation permettant de s'y intéresser ?Pour certaines, oui. Lorsque le marché envoie Alcatel à la casse sous prétexte que le groupe, dans la foulée de ses concurrents, pourrait faire un avertissement sur bénéfices dans deux mois, c'est une bonne occasion pour nous de nous positionner sur cette valeur. Notre horizon d'investissement étant bien supérieur à deux mois, Alcatel constitue, à 30 euros, un véhicule industriel particulièrement attractif. Il ne s'agit certes pas d'avoir raison contre tout le monde, mais d'acheter au bon moment. Généralement, nous sommes de bons acheteurs, mais de mauvais vendeurs, c'est-à-dire que nous achetons avant la hausse, mais nous vendons souvent bien avant qu'elle se termine.Des secteurs technologiques retiennent-ils particulièrement votre attention ?Je pense que la maladie boursière des grands opérateurs télécoms est terminée, à condition que leurs bilans ne soient pas trop dégradés. On peut également revenir sur les SSII. Si l'on se réfère à un historique d'une dizaine d'années, elles se payent normalement entre 0,7 et 1,4 fois leurs bénéfices. A quatre fois ses bénéfices, Cap Gemini est encore trop chère, mais Atos ou Stéria sont redevenues attractives. En revanche, les valeurs médias sont encore survalorisées. TF1, par exemple, a un retour sur fonds propres de 40 %, ce qui ne peut être que temporaire.Propos recueillis par Renaud Maridet
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