« Les cycliques profitent de leur faible valorisation boursière »

« La Tribune ». A-t-on toujours un décalage de révision des prévisions des analystes entre l'Amérique et l'Europe ?Jacques Chahine. Globalement, le consensus des analystes à propos de l'indice Dow Jones Global qui rassemble 95 % de la capitalisation boursière mondiale montre que le courant de révision qui a débuté aux Etats-Unis à l'automne 2000 a ramené la prévision de croissance des bénéfices de 17 % à près de 2 % aujourd'hui. Pour les sociétés américaines (55 % de la pondération du DJGI), le consensus marque déjà une baisse de 2 % pour les valeurs du S & P 500 et de 39 % pour celles du Nasdaq. L'Europe est encore dans le vert avec une croissance attendue de 5 % pour le Stoxx 600. Mais les révisions baissières n'y ont démarré qu'en février, avec quatre mois de retard sur les Etats-Unis et elles ne sont sans doute pas terminées. Les semestriels vont peut-être accentuer la baisse des prévisions. Dans ce contexte mouvant, on peut seulement dire que la valorisation du marché est conforme aux normes historiques de croissance des résultats. Mais, comme le risque de mauvaises nouvelles est supérieur, les boursiers manquent de prudence.Le rebond des grands indices semble pourtant refléter l'optimisme des investisseurs ?La baisse des taux de la Fed dans un contexte inflationniste a effectivement provoqué un puissant rebond du Nasdaq, mais aussi une tension sur les taux à long terme américains. Et le prix du baril est maintenant au-dessus de 29 dollars. Cela prouve, avec l'énergie comme avec l'emploi, qu'il y a des goulots d'étranglement empêchant l'économie de repartir de l'avant.L'optimisme des investisseurs semble se vérifier dans le bon comportement des cycliques ?En apparence oui, puisque les produits de base, l'énergie et l'automobile ont nettement surperformé le marché avec des gains de plus de 10 % depuis le début 2001. Mais il nous semble que plutôt que de jouer une rapide reprise économique, les investisseurs ont privilégié ces secteurs en raison de l'attrait des faibles valorisations boursières rapportées à l'actif net comptable. La sélection opérée dans les secteurs technologiques en faveur de ce critère vient confirmer ce trompe-l'oeil.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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