" Nous sommes positifs sur l’assurance "

Vous êtes redevenus positifs très récemment sur le secteur de l'assurance. Pour quelles raisons ? Les cours des grands assureurs européens sont tout d'abord revenus à des niveaux d'achat après la purge observée au premier trimestre. L'essentiel des mauvaises nouvelles est désormais dans les cours. La remontée des tarifs en assurance dommages devrait permettre d'accélérer le redressement des résultats techniques. L'offre publique d'Allianz sur Dresdner devrait, ensuite, avoir des répercussions sur l'ensemble du secteur, avec une hausse de la prime spéculative sur certaines valeurs, comme Axa, Prudential ou Zurich Financial Services. Enfin, malgré la déception d'hier, la BCE ne pourra plus maintenir longtemps son statu quo sur les taux. Le secteur assurance est-il toujours aussi fortement corrélé à l'évolution des taux ? Oui, bien sûr. L'impact des taux longs sur la valeur intrinsèque des assureurs reste déterminant. La corrélation entre la courbe de l'OAT 10 et l'indice des assurances est d'ailleurs très forte.Mais les assureurs sont également de plus en plus dépendants des marchés boursiers. Pour deux principales raisons. D'une part, les grands acteurs, comme Axa ou Allianz, ont procédé ces dernières années à des rachats de gestionnaires d'actifs, traditionnellement plus exposés au risque action que les assureurs. Et d'autre part, nous constatons en Europe un développement accéléré des contrats en unités de compte, dont la part investie en actions est importante. Quels enseignements tirez-vous du mariage d'Allianz avec sa filiale Dresdner ? Allianz n'avait probablement pas d'autre choix que de racheter sa filiale dans le contexte de réformes en Allemagne et après avoir, sans succès, testé d'autres schémas. Nous y voyons l'une des dernières étapes du processus de consolidation domestique du secteur financier en Europe, en dehors de l'opération qui s'annonce sur le Crédit Lyonnais. Cette opération dépasse le simple cadre allemand. Elle doit pousser AXA à s'interroger sur ses liens de bancassurance avec BNP Paribas, et/ou Deutsche Bank. Le développement européen de Generali, allié à Commerzbank, devient également vital.
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