"L’Europe à l’origine de 80 % des investissements directs aux Etats-Unis"

La Tribune.- Les investissements directs en provenance d'Europe vers les Etats-Unis se sont très fortement accélérés ces trois dernières années. Quelle en est la raison principale?Philippe Waechter. - Les investissements directs de l'Europe aux USA sont passés de moins de 25 milliards de dollars en 1994 à 221 milliards en 2000. Le mouvement s'est accéléré à partir de 1998. L'Europe est de loin le premier investisseur direct aux USA (80 % de l'investissement direct aux USA dont 70 % pour l'Union Européenne). La part du Japon est de 4 %. Je crois qu'il y a deux explications. Le peu de dynamisme de l'investissement en Europe dans les années 90 avait engendré un retard des entreprises européennes sur leurs homologues américaines notamment dans le secteur de l'information et de la communication. L'achat d'entreprises US a été un moyen de faire rapidement le saut technologique. Elles n'ont pas eu à faire des développements notamment dans la définition d'un standard technologique. L'investissement direct est ici un raccourci qui permet de rattraper un retard accumulé. La seconde raison est un choix plus stratégique d'acquisition de taille mondiale. Les entreprises européennes ont choisi de diversifier leur risque afin de ne plus dépendre du seul marché européen. Cela peut se révéler opportun, s'il y a création d'une zone de libre échange sur le continent américain.Est ce un mouvement durable ?Tant qu'il y aura un écart technologique, les entreprises européennes auront la volonté de franchir l'Atlantique pour acquérir des entreprises. Par ailleurs, la dynamique de l'investissement direct est cohérente avec celle observée au sein même de l'Europe. Les entreprises ont recommencé à investir massivement à partir de 97-98. L'investissement direct n'est qu'une composante dans le comportement global de renouvellement et d'accroissement des capacités de production.Qu'en est-il de la France ?Au cours des 3 dernières années, la part moyenne de la France a été de 11 % de l'investissement européen aux USA, derrière l'Angleterre (42 %) mais à un niveau proche de celui de l'Allemagne (15 %). En 2001, les entreprises françaises continueront d'investir tant en Europe qu'à l'extérieur. Cela consolidera alors la croissance de l'économie française.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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