La contre-performance relative de la distribution en Bourse est-elle justifiée ?Guy Francheteau. La prime dont bénéficient en Bourse les grands acteurs de la distribution européenne s'est réduite depuis le début de l'année. Les principaux groupes ont effectivement été pénalisés par un courant de révision négatif des prévisions de bénéfice. Les retards intervenus dans le processus devant permettre des synergies de fusion chez Carrefour ont particulièrement pénalisé la valeur. Il n'empêche que la croissance structurellement forte du secteur n'est pas remise en cause, notamment pour les deux enseignes françaises Carrefour et Casino, qui vont enregistrer des croissances de leurs bénéfices de plus de 20 % au cours des prochaines années.Sur quoi repose ce rythme de croissance élevé ?Les performances restent tirées par des prises de parts de marché sur les produits alimentaires. Le non-alimentaire demeure un marché à fort potentiel même si jusqu'ici les acteurs spécialisés dans l'électroménager ont su endiguer les offensives des grandes enseignes alimentaires. Cela reste un gisement de croissance important. Par ailleurs, l'international conforte la croissance des bénéfices. Casino bénéficie du bon timing de ses acquisitions en Thaïlande et au Brésil. Et Carrefour, présent dans 26 pays, va disposer avec un peu de retard d'une force de frappe sans équivalent lorsqu'il lancera ses promotions mondiales. A l'opposé, je reste sceptique sur les objectifs de Tesco de réaliser 30 % de ses ventes à l'international.La globalisation des acteurs reste-t-elle un passage obligé ?C'est à l'échelle mondiale que se mesurent le marketing et les économies d'achats. Ce métier mêle les qualités de proximité qui réussissent particulièrement à Casino et les atouts d'une présence internationale. Celle-ci est nécessaire pour s'imposer dans les services, financiers et autres. D'ailleurs, l'américain Wal-Mart ne pourra prétendre répondre à sa priorité mise sur l'Europe que s'il parvient à pénétrer la France. On pense bien sûr à Casino. Mais il faudra payer une prime importante, qui tienne compte des perspectives de croissance soutenue du résultat, pour en prendre le contrôle.

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:19

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