"Les utilisateurs de mobiles tendent à réduire leur consommation"

La Tribune.- Que retenez-vous des derniers chiffres publiés par l'ART ?Joël Raffin-Peyloz.- Les chiffres publiés par l'ART début mars témoignent d'une évolution peu favorable de l'utilisation des services de téléphonie mobile. Selon mes calculs, les utilisateurs GSM tendent à réduire leur consommation. Le temps moyen de communication des utilisateurs a en effet décru de plus de 6% entre début avril et fin septembre 2000. Premièrement, l'effet de mode est passé et l'usage se rationalise. Deuxièmement, les titulaires de forfaits migrent vers des services " prépayés " plus coûteux "à la minute" et donc utilisés avec plus de parcimonie. Enfin, le développement des messages SMS, peu gourmands en capacité et donc en minutes de communication, s'effectue au détriment de la voix. Quelles conséquences cette tendance peut-elle avoir sur les services UMTS ? Le marché de la téléphonie mobile reposant sur le réseau GSM français est parvenu à maturité. Les messages SMS ou le WAP ne suffisent pas à enrayer le déclin de l'usage des services voix. Au moins en France, donc, l'UMTS ne semble pas indispensable aux opérateurs pour pourvoir à un manque de capacité disponible sur les réseaux GSM. Plus que jamais, des doutes existent sur la nécessité de construire rapidement des réseaux augmentant considérablement les capacités, sauf à envisager une explosion imminente des volumes de données. A ce titre, au moins pour un premier temps, la stratégie de Bouygues Télécom en faveur de la technologie EDGE, moins performante mais moins coûteuse que l'UMTS, paraît justifiée. Quand peut-on envisager un rebond du secteur en Bourse ?Les opérateurs devraient ralentir leurs investissements en équipements de réseau. Cette tendance est d'ores et déjà clairement entrevue avec les annonces des équipementiers, à commencer par Ericsson, révisant à la baisse leurs objectifs de chiffre d'affaires pour le premier trimestre 2001. Quant à l'Internet mobile, dès la mi-2002, le GPRS donnera une première indication sur l'intérêt des consommateurs à son égard. Mais il sera encore trop tôt pour vérifier l'étendue du marché. Nous attendrons encore longtemps pour voir si c'est un marché de masse.Propos recueillis par Guillaume de Caligno
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