" La Tribune " - Est-il pertinent de craindre l'impact du ralentissement de l'économie américaine sur l'activité de Publicis en 2001 ?Edouard Tétreau - Ces craintes sont exagérées. Je tiens à souligner le décalage qui prévaut à l'heure actuelle entre la réalité industrielle du marché de la publicité et le pessimisme des marchés boursiers. A moins d'une catastrophe économique majeure, le marché publicitaire nord-américain devrait connaître une croissance d'environ 4% cette année. Une bonne année historiquement, car n'oublions pas que les années 1999 et 2000 ont été des années de croissance exceptionnelle.Qui plus est, avec des résultats 2000 largement supérieurs au consensus et des niveaux de marges particulièrement élevés, Publicis prouve sa solidité. Il est d'ailleurs important pour une agence de publicité d'être présente aux Etats-Unis où les trois quarts des décisions relatives aux plus gros budgets publicitaires sont prises.La chute des valeurs médias est-elle alors excessive ?Absolument. Des sociétés comme TF1, M6 ou Mediaset en Italie ont été injustement massacrées par le marché. Dans une logique d'investissement de moyen, voire de long terme, il est tout à fait justifié aux cours actuels de revenir sur le secteur des médias. Les valeurs françaises vont notamment bénéficier cette année de " l'effet d'aubaine France Télévision ", les chaînes publiques ayant vu leur espace publicitaire se réduire de 20%. La baisse des recettes publicitaires sur Internet sera-t-elle un phénomène durable ?L'avertissement lancé par Yahoo! sur la baisse de ses recettes publicitaires et donc de ses profits pour le trimestre en cours a certes tiré la sonnette d'alarme. Il n'est pas sûr en effet qu'un financement uniquement publicitaire soit un bon modèle économique pour le secteur Internet. Je pense que cette industrie naissante a pâti de l'impatience des opérateurs de marché, qui ont sous-estimé le temps nécessaire à Internet pour devenir un média publicitaire adulte.

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:12

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