« Le marché a intégré les mauvaises nouvelles »

Par latribune.fr  |   |  391  mots
« La Tribune ». Les investisseurs sont en ligne avec le consensus ?Jean-Luc Buchalet. Le consensus JCF des analystes pour l'année 2001 fait ressortir une progression de 10,3 % des bénéfices des sociétés du CAC 40. Il est optimiste et les révisions baissières ont amputé la hausse prévisionnelle de 3 % en trois mois. La hausse de 34,5 % des bénéfices en 2000 a trouvé son origine dans un nombre restreint de facteurs. La moitié des 80 milliards de bénéfices supplémentaires de l'exercice écoulé (312 milliards au total) est à mettre à l'actif des banques, Total Fina Elf et les biens d'équipement. Ces résultats très bons dans ces secteurs, en partie dus à la faiblesse de l'euro, devraient au mieux être reconduits par les banques, BNP : + 3,8 %, Société Générale : + 0,1 % et par Total Fina Elf (- 2,8 %). Néanmoins, la croissance attendue du PIB de 2,6 à 2,7 % conforte le scénario d'une hausse de 5 % des bénéfices. Avec une hausse de 10 %, le PER 2001 du CAC 40 ressort à 18,5.Comment se situe ce ratio par rapport à sa moyenne historique ?A ce niveau, le PER de marché s'inscrit dans la moyenne basse des dix dernières années, auxquelles il convient de se référer étant donné le contexte de taux d'intérêt bas (emprunt d'Etat à 4,80 % actuellement). La norme veut que le PER soit égal à l'inverse des taux, ce qui autorise une valorisation avec un PER de 21. Le CAC 40 fait donc actuellement preuve de sous-valorisation. Mais le marché craint de nouvelles révisions en baisse du consensus...Quelle est la stratégie d'investissement à adopter ?Après la baisse de 30 % du CAC 40 sur son record, on a renouvelé le chemin parcouru lors de la crise d'octobre 1998. La différence est que, cette fois, la crise trouve sa source au sein même des pays de l'OCDE. Nous pensons que l'heure des achats à bon compte a sonné car le décrochage récent du Dow Jones est l'indicateur avancé de la récession aux Etats-Unis. Le fait que les investisseurs en aient pris conscience nous amène à penser que le marché a maintenant intégré les mauvaises nouvelles. Les banques centrales les unes après les autres injectent des liquidités dans le marché. La BCE ne saurait tarder à emboîter le pas. Ce qui créera les conditions d'une reprise des Bourses dès avril.