"Les bancaires sont devenues des valeurs refuge"

« La Tribune ». Le coup de froid actuel sur les valeurs bancaires britanniques risque-t-il de se propager à l'ensemble de l'Europe ?Romain Burnand. C'est un phénomène purement domestique. Les banques britanniques ont en effet surperformé l'an dernier le secteur et elles atteignent désormais des valorisations proches de leur "fair value". Toute mauvaise nouvelle a donc un effet négatif sur les cours. La crainte d'une guerre des prix sur le crédit immobilier est une source d'inquiétude, sinon un prétexte pour prendre ses bénéfices après la très forte hausse de ces derniers mois. N'oublions pas que le secteur bancaire a paradoxalement servi de refuge pour des investisseurs inquiets du ralentissement américain et peu enclins à jouer des valeurs défensives déjà très bien valorisées.Le secteur est-il toujours aussi sensible à la baisse des taux ?Le principal élément qui influe sur le résultats des banques, c'est l'évolution du marché des actions, plus que la baisse des taux. Les actions sont non seulement prédominantes dans les activités de banque d'investissement mais la proportion des actifs sous gestion investis en actions a fortement progressé ces dernières années. Enfin, une part importante des commissions des banques de détail provient du courtage ou de la vente d'OPCVM. Le secteur bancaire peut ainsi servir de refuge, au moins tant que le marché des actions ne se dérobe pas totalement...Le contexte actuel est-il favorable à un nouveau mouvement de consolidation ?Je ne suis pas sûr qu'il existe un environnement plus propice qu'un autre à la consolidation du secteur. Les interrogations sur la qualité du portefeuille de crédit peuvent être cependant un frein aux rapprochements. Mais la vraie question est de savoir quand le secteur passera d'opérations purement domestiques à des rapprochements transfrontaliers. Cela reste toujours un pari difficile à relever à la fois en termes culturels et en termes de synergies. Il faut également s'interroger sur la volonté des acteurs européens de créer des banques d'investissement susceptibles de concourir avec les leaders mondiaux. Il existe la perception d'un besoin mais aussi la perception d'un risque d'exécution très important.Propos recueillis par Eric Benhamou
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