« La titrisation ne peut se substituer au désendettement des opérateurs »

« La Tribune ». La titrisation est-elle adaptée pour refinancer les investissements des opérateurs télécoms ?David Staples. La titrisation est un outil de financement qu'envisagent plusieurs opérateurs européens de télécoms, et fabricants d'équipements de l'infrastructure UMTS. En général, trois types de transactions sont envisagées : titrisations de créances, opérations structurées d'actifs immobiliers cédés et reloués au cédant en crédit-bail, refinancement de prêts d'acquisition d'équipements. Si la titrisation peut aider un opérateur à atteindre des objectifs plus généraux d'amélioration tant de retour sur actifs que de coefficient d'exploitation, d'une façon générale, une opération de titrisation serait considérée par Fitch comme ayant un impact neutre sur la notation.La titrisation peut-elle être sollicitée pour restructurer leur dette ?Si les montants titrisés étaient excessifs, cela pourrait avoir un impact négatif sur la situation relative des créanciers n'entrant pas dans l'opération, affaiblissant de ce fait cette situation et entraînant un affaiblissement des notes des engagements non nantis. A ce stade, les opérations de titrisation envisagées demeurent toutefois limitées. Dans le cas d'une titrisation d'actifs immobiliers, dans laquelle certains des actifs ne sont plus stratégiques, une titrisation pourrait, en fait, conduire à une réduction nette de la dette totale. Souvent, les opérateurs de télécoms détiennent un excédent d'actifs immobiliers dont ils cherchent à se défaire et une opération de titrisation le permet.La difficulté du désendettement des opérateurs conduira-t-elle à une dégradation de leur note ?Afin de préserver leurs notes, les opérateurs comme British Telecom, Deutsche Telekom et France Télécom ont besoin non seulement de refinancer leur dette dans des conditions attrayantes mais surtout de réduire leur dette nette. Dans la plupart des cas, alors que l'opération de titrisation sera un des moyens de refinancer leur dette, elle ne permettra pas de réduire significativement la dette totale en l'absence de cessions d'actifs non stratégiques, de revente de titres propres ou d'introduction en Bourse de filiales.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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