« Les compagnies d’assurance sont de plus en plus dépendantes de la Bourse »

La Tribune - Le contexte boursier actuel est-il favorable aux compagnies d'assurance ?Michael Huttner - Pas vraiment. Les compagnies d'assurance, qui s'orientent de plus en plus dans l'assurance vie et la gestion d'actifs, ont vraiment changé de métier ces dernières années. Leur chiffre d'affaires est de plus en plus dépendant de l'orientation de la Bourse ce qui fait qu'elle pâtissent plutôt de la fragilité actuelle des marchés d'actions. Compte tenu de cette réorientation stratégique, les actions représentent désormais entre 25 et 35% des actifs des sociétés d'assurance. Qui plus est, une partie de la croissance de leurs bénéfices dépend également des plus values réalisées en Bourse.Qu'attendez-vous des résultats du premier trimestre à venir ?En France, la souscription des contrats d'assurance vie en unités de comptes devrait accuser une baisse de 30% au premier trimestre. Ce recul s'explique principalement par le décalage des contrats d'épargne, les particuliers hésitant à investir dans un contexte de morosité des marchés boursiers. C'est Axa qui devrait le plus en souffrir car les contrats d'assurance vie en unités de comptes représentent chez elle plus de 60% des cotisations émises en épargne. C'est pourquoi je m'attends à une baisse de l'ordre de 20% de son chiffre d'affaires sur le premier trimestre même si celui-ci devrait être légèrement supérieur aux revenus engrangés au quatrième trimestre 2000.D'une manière générale en France, le marché de l'assurance vie devrait connaître une croissance de 5% cette année. L'assurance dommages va pour sa part bénéficier du renchérissement du prix des cotisations et progresser de 2 à 3% cette année.La consolidation du secteur en Europe est-elle achevée ?Ce mouvement n'est pas achevé entre les mutuelles d'assurance surtout en Allemagne où le marché est particulièrement fragmenté. Il existe à l'heure actuelle 120 sociétés d'assurance-vie outre-Rhin dont les deux-tiers sont des mutuelles avec des parts de marché de 2 à 3%. La consolidation va s'accélérer sur ce secteur, c'est d'ores et déjà la stratégie menée par la société Parion par exemple.Propos recueillis par Helene MAZIER
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