Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Alcatel

Véritable chouchou des investisseurs l'année dernière - le titre s'est apprécié de 32,6% en 2000 -, Alcatel vit un début d'année catastrophe à la Bourse de Paris. Vendredi, il perd 7,61% à 42,50 euros à la clôture, pour une sixième séance consécutive de baisse. Depuis le 1er janvier 2000, le groupe de Serge Tchuruk accuse un recul de 29%, la deuxième plus mauvaise performance du CAC 40 après France Télécom.Chaque journée apporte son lot de mauvaises nouvelles pour l'équipementier télécom. Hier, Alcatel reconnaissait que l'apparition de l'UMTS, et surtout sa généralisation, seront beaucoup plus tardifs que prévu. Ce report pourrait peser sur le chiffre d'affaires du groupe français, qui est positionné à la fois sur le marché des terminaux mobiles et sur celui des infrastructures de réseaux.Toujours hier, des sources industrielles citées par Reuters ont indiqué que les groupes financiers Kohlberg Kravis Roberts (KKR) d'une part et CVC, associé à Carlyle Group, d'autre part, s'étaient retirés de la course pour le rachat de Nexans, la filiale câbles de cuivre d'Alcatel. L'introduction en Bourse semble donc le seul moyen pour Alcatel de se désengager de Nexans, mais les conditions actuelles du marché rendent cette opération très périlleuse. Déjà, en octobre 2000, Alcatel avait été contraint de reporter l'introduction de sa filiale, évoquant l'étude d'"autres alternatives", notamment l'intérêt manifesté par un "certain nombre d'investisseurs" pour ses câbles de cuivre.Vendredi, Alcatel est sous le coup de la dégradation de la recommandation de Goldman Sachs. Invoquant une mauvaise visibilité à court terme, l'intermédiaire a abaissé son conseil sur la valeur, passant de "surperformance" à "performance en ligne". Il a également révisé à la baisse son opinion sur Nokia et Marconi.Le profit-warning lancé en début d'après-midi par Motorola accélère la chute du titre. Le numéro deux des terminaux de téléphonie mobile vient en effet d'annoncer qu'il ne tiendrait pas ses objectifs de croissance et de chiffre d'affaires pour le premier trimestre 2001. Motorola avait indiqué il y a six semaines qu'il tablait sur un chiffre d'affaires de 8,8 milliards et sur un bénéfice de 12 cents par action. Face à cette avalanche de mauvaises nouvelles, Serge Tchuruk s'emploie à rappeler, chaque fois qu'il le peut, des prévisions d'activités radieuses pour l'exercice 2001. Alcatel table sur une hausse de 20 à 25% du chiffre d'affaires en 2001, avec notamment une croissance de 25% au premier trimestre. Mais les investisseurs doutent que la société française puisse rester longtemps à l'abri du ralentissement qui se manifeste aujourd'hui sur le marché des équipements télécoms. La plupart des concurrents américains d'Alcatel ont d'ores et déjà averti les marchés qu'ils n'atteindraient pas leurs objectifs cette année.latribune.f
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