"Le petit commerce n'est pas prêt pour le passage à l'euro"

"La Tribune". Les banques sont-elles prêtes pour le passage à l'euro ?Marc Le Mouel. - Dans leur grande majorité, oui. Nous sommes fournisseurs de logiciels pour les automates de consultation de comptes et pour le traitement des chèques. Sur ces deux métiers, 80 % de nos clients sont prêts à la bascule. J'estime le niveau d'avancement similaire pour les distributeurs de billets (DAB). La grande distribution est dans son ensemble également bien préparée mais des adaptations ont été nécessaires. Pour passer à l'euro, le commerce organisé devait s'adapter aux nouvelles normes CB5 permettant le paiement multi-devises par cartes. Une modification des logiciels comme du matériel était requise mais celle-ci s'est révélée trop lourde et a conduit à la mise en place de normes de transition. L'adaptation à ces normes transitoires coûte en effet environ 1.000 francs par point d'encaissement contre plus de 3.000 francs pour les équipements certifiés CB5. 90 % des grandes enseignes les ont donc adoptées.La situation actuelle est-elle comparable à la préparation au bogue de l'an 2000 ?Il y a des similitudes en effet. Nous avons d'un côté les acteurs organisés comme les banques et la grande distribution qui sont prêts au passage à la monnaie unique et de l'autre le petit commerce dont le manque de préparation devient inquiétant à ce stade de l'année. En effet, 20 % à 25 % des petits commerçants n'ont pas adapté ou renouvelé leurs terminaux de paiement. La profession bancaire commence à faire pression sur eux et il est très probable qu'ils se précipitent pour renouveler leurs équipements au dernier trimestre comme ce fut le cas fin 1999.Après l'euro, quels seront les grands programmes qui mobiliseront les acteurs de la monétique ?Cela fait trois ans que nos principaux clients ont gelé un certain nombre d'initiatives davantage liées à leurs métiers, notamment les programmes de fidélité. Pour ma part, je crois beaucoup au succès du porte-monnaie électronique. Une bonne alternative, surtout dans le petit commerce, aux nouvelles espèces en euros auxquelles les consommateurs auront sans doute du mal à s'adapter.Propos recueillis par Hélène Mazierwww.latribune.fr
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