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Du reste, comme le fait remarquer le Dr Ed Yardeni, de la Deutsche Bank, il reste encore 450 points de base entre l'objectif actuel des fonds fédéraux (4,50%) et zéro. Autant dire que la Fed a les moyens d'appuyer sur l'accélérateur monétaire pour faire repartir la machine économique et inciter les entreprises américaines - et par extension les entreprises mondiales - à acheter des routeurs, des serveurs, des commutateurs et les logiciels qui les font fonctionner.Mais il va d'abord falloir attendre que les stocks et les produits d'occasion soient absorbés par le marché. On sait que Cisco, qui prévoit une baisse de 30% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre de son exercice 2000/2001 par rapport au deuxième, va passer une provision de 3,7 milliards de dollars, dont 2,5 milliards pour des matériels qui ne sont plus performants. Après cette provision, il lui restera toujours 1,6 milliard de dollars de stocks. De son coté, Sun Microsystems a été légèrement pénalisé par le flot de ses produits qui se sont retrouvés sur le marché à la suite de la faillite de certaines "dot-com".Ces deux informations témoignent de l'évolution de la perception des stocks : le producteur ne peut plus décemment inscrire à son catalogue des produits devenus obsolètes par rapport au développement de son secteur. En revanche, son client traditionnel peut très bien s'accommoder d'un matériel qui n'est peut-être pas à la pointe de la technique, mais qui est surtout bien moins onéreux. Comme Cisco ne sera pas le seul des fabriquants de matériel à opérer une opération-vérité sur ses stocks, on peut craindre une légère pression sur les prix de vente, qui jusqu'à présent, s'étaient bien tenus.C'est un phénomène nouveau pour des entreprises qui, jusqu'en septembre 2000, ne parvenaient pas à satisfaire la demande. L'ajustement des stocks et de la production prendra du temps. Pour en avoir une idée, il faut revenir à certains concepts macro-économiques, maintenant à la mode dans la Silicon Valley : lorsque la courbe des taux prend une allure positive, c'est à dire lorsque les taux courts sont moins élevés que les taux longs, il faut attendre en général cinq trimestres avant que le PIB ne se reprenne durablement. Soit un horizon de mars-juin 2002. Entre temps, les valeurs technologiques vont certainement reprendre de l'altitude sous l'effet de trois facteurs : la poursuite de la baisse des taux de la Réserve Féderale, l'optimisme quasiment congénital des boursiers, qui vont sûrement penser que les mauvaises nouvelles sont derrière nous, et ce qu'on appelle le "bear squeeze". L'ours ("bear") est le symbole de la baisse. Certains baissiers, qui ont vendu a découvert, n'ont pas eu le temps de se retourner et de se délester de leur position. Ils cherchent frénétiquement du papier qui devient de plus en plus cher. Cependant, ce mouvement de reprise boursière sera provisoire et devrait s'arrêter à l'aube de l'été.
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