Qui a parlé de bancassurance ?

Le diagnostic peut paraître alarmiste. Axa va encore dévoiler pour l'exercice 2000 des bénéfices qui promettent d'être copieux. Son grand rival, l'allemand Allianz, n'est pas en reste sur ce chapitre. Mais les discussions difficiles que ce dernier mène avec la Deutsche Bank en vue de coopérer dans la distribution de produits financiers prouvent bien que ce sujet de la distribution devient une question clé pour les assureurs.Avant de prendre la tête d'Axa en remplaçant Claude Bébéar à la présidence, Henri de Castries confiait être lui aussi convaincu de l'importance fondamentale des réseaux de distribution pour l'avenir de l'assurance. D'où la nécessité de conclure des accords avec des réseaux, par exemple avec des banques. Seulement voilà, ces dernières deviennent effectivement de plus en plus des concurrentes des assureurs. C'est en substance ce que dit en ce moment BNP Paribas à Axa qui a pourtant aidé le groupe bancaire dans la grande bataille boursière de 1999 face à la Société Générale. Aujourd'hui, Axa aimerait bien toucher les dividendes de ce soutien. Ce à quoi BNP Paribas répond à peu près : d'accord pour coopérer mais en n'oubliant pas que nous sommes concurrents à la fois dans l'assurance vie et dans la gestion d'actifs. Ambiance.La situation paraît à terme d'autant plus délicate pour les assureurs que dans l'assurance dommage (dite IARD), la rentabilité est peu élevée, la concurrence féroce et le développement du marché aléatoire. Sauf en matière géographique, avec la perspective d'énormes marchés comme la Chine ou l'Inde. Et même si le développement éventuel en France de systèmes de fonds de pensions, de retraites privées ou de sécurité sociale désétatisée leur offre des opportunités, encore très hypothétiques toutefois.Pas d'inquiétude toutefois sur l'avenir des compagnies d'assurance. Celles-ci demeurent assises sur un tas d'or - plus values potentielles, participations, immobilier... - qui les met à l'abri d'une mort subite et peut-être d'une mort tout court. Nombre de banques pourraient mordre la poussière bien avant elles, surtout si la conjoncture ou les marchés passent de la morosité à la franche déprime. Il n'empêche, les assureurs vont devoir résoudre leur équation stratégique. Nul doute qu'ils y pensent déjà.
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