Feu vert à la recapitalisation de Fiat Auto

Déjà dans une situation très préoccupante, Fiat vient de publier des chiffres nettement moins bons qu'attendu. Au troisième trimestre, la seule division automobile a enregistré une perte d'exploitation de 340 millions d'euros, presque trois fois plus supérieure qu'il y a un an. Le chiffre d'affaires a quant à lui reculé de 10,2%, à 4,66 milliards d'euros. Les analystes sondés par Reuters avaient pronostiqué une perte de 245 millions d'euros pour des ventes de 4,9 milliards d'euros. Seule consolation pour la firme italienne, la perte est plus modeste que celle du deuxième trimestre (394 millions d'euros).Au niveau du groupe, c'est à peu près le même son de cloche. Attendue à 156 millions d'euros, la perte opérationnelle est finalement ressortie à 339 millions. Il y un an, Fiat était bénéficiaire de 35 millions d'euros. Quant au chiffre d'affaires, de 11,99 milliards d'euros (-4,4%), il est lui aussi inférieur aux pronostics, de 12,2 milliards en moyenne. Compte tenu de l'incertitude entourant les retraitements opérés par la société, les prévisions étaient moins significatives en termes de résultat net. Notons toutefois que Fiat a comptabilisé une perte nette de 413 millions d'euros, contre un bénéfice de 160 millions d'euros.Pour la fin de l'année, les pespectives du groupe, qui affiche maintenant 5,8 milliards d'euros d'endettement net, ne sont guère plus réjouissantes. Certes, l'Italien compte réduire la perte d'exploitation de Fiat Auto. Mais les résultats resteront "sous pression". Et surtout, la perte d'exploitation de l'ensemble du groupe devrait atteindre, pour 2002, 500, voire 600 millions d'euros. Un chiffre bien pire que ce qu'avaient jusqu'alors envisagé les analystes.Suite à ces informations, l'action avance de 5,5% à 8,42 euros. Une hausse qui peut apparaître surprenante au vu de la situation du Turinois. Mais depuis plusieurs jours, les observateurs ne cessaient de répéter que l'élément important serait surtout le discours de Fiat sur sa restructuration et la recapitalisation de la branche auto. La loi italienne impose en effet une injection de capitaux lorsque les pertes entament le capital de plus d'un tiers. Ce qui est le cas pour Fiat Auto. "Comment cela va-t-il se passer et quelles seront les conséquences pour les actionnaires?", s'inquiétait récemment Gaetan Toulemonde, chez Deutsche Bank, cité par Reuters. Or, sur ce point, Fiat a plutôt répondu aux attentes.En premier lieu, le conseil d'administration a donné son accord à la recapitalisation de la branche automobile pour un montant de 2,5 milliards d'euros. De quoi donner un peu d'air à la division automobile. Le soutien prendra la forme d'une annulation des dettes de Fiat Auto envers le groupe. Fiat précise que l'opération n'aura pas d'impact sur son niveau d'endettement consolidé.En revanche, il n'a pas précisé si General Motors (actionnaire de Fiat Auto à hauteur de 20% depuis 2000) participerait à cette recapitalisation. Début octobre, Paolo Fresco, le patron du groupe automobile italien, avait indiqué que GM était prêt à aider Fiat si nécessaire. Il avait aussi laissé entendre que Fiat Auto ne trouverait le salut que dans une vente à GM. Fiat dispose d'une option de vente, exerçable dès 2004, sur les 80% qui lui restent dans Fiat Auto. Mais dans l'immédiat, l'hypothèse de sauvetage la plus probable est la création d'une structure de reprise de Fiat Auto (Italauto) à laquelle l'Etat italien apporterait son soutien (voir ci-contre).Par ailleurs, le Turinois a ce jeudi officiellement demandé le "statut de crise" pour Fiat Auto et les filiales Comau (robotique) et Magneti Marelli (composants électriques). Selon les règles en vigueur en Italie, ce statut est impératif pour qui veut mettre en oeuvre un programme de chômage de longue durée (plus d'un an). En début de mois (voir ci-contre), Fiat avait présenté un plan de redressement touchant 8.100 personnes au travers de diverses mesures. Il compte notamment mettre au chômage technique plus de 5.000 personnes avant la fin de l'année.
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