Vivendi Universal prend le contrôle de Cegetel

Le feuilleton Cegetel touche à sa fin. Mardi soir, lors d'une conférence de presse, Vivendi Universal a en effet annoncé que le conseil d'administration s'était prononcé en faveur de l'exercice de son droit de préemption (qui court jusqu'au 10 décembre) sur les 26% de l'opérateur détenus par BT.Conformément aux termes de l'offre de Vodafone (qui se proposait de racheter les 85% qu'il ne détient pas pour quelque 13 milliards d'euros), l'opération coûtera 4 milliards d'euros au groupe de médias. En outre, comme cela était pressenti depuis plusieurs jours, la prise de contrôle se fera au travers d'une société ad hoc, une SPV (special purpose vehicle). Grâce aux cessions réalisées depuis l'été, Vivendi Universal apportera 2,7 milliards d'euros de fonds propres à la société. Le solde, soit 1,3 milliard, proviendra d'un emprunt bancaire.En revanche, Vivendi Universal abandonne à son rival les 15% de l'opérateur détenus par SBC. Il s'agit néanmoins d'une victoire pour Vivendi Universal, qui était engagé dans un bras de fer avec le Britannique depuis que celui-ci avait déclenché les hostilités en signant, à la mi-octobre, un accord de reprise des parts de BT et SBC. Car, avec 70% du capital, le Français va prendre le contrôle de Cegetel, mais aussi de SFR, filiale de Cegetel à 80%.Cash-flowL'opération sera financièrement intéressante. De fait, SFR entend afficher un résultat d'exploitation de 2 milliards d'euros en 2002 et Cegetel devrait dégager un free cash-flow annuel de plus de 1,3 milliard d'euros dans les 3 à 5 ans à venir. Du coup, Vivendi espère recevoir un dividende de 600 millions d'euros dès le premier trimestre 2003.De surcroît, le groupe de médias a précisé que cette acquisition ne modifie ni son plan de cession d'actifs ni ses objectifs financiers. Il vise un free cash-flow de 400 millions d'euros en 2003 et compte toujours réduire sa dette à moins de 8 milliards d'euros à la fin de l'année 2004. Une stratégie à préciserToutefois, même s'il prétend que Cegetel "est la façon la plus sûre de créer de la valeur pour les actionnaires", tout n'est pas gagné pour Jean-René Fourtou. Il devra encore convaincre du bien fondé de sa stratégie certains opérateurs qui ne voient pas de cohérence dans un ensemble juxtaposant des activités de médias et de téléphonie. A cet égard, le groupe a déclaré qu'il n'excluait pas un réexamen de l'offre Marvin Davis sur Vivendi Universal Entertainement (cinéma, musique, télévision, parcs de loisirs, etc.). Il y a une dizaine de jours, le Wall Street Journal écrivait que le milliardaire avait proposé 20 milliards de dollars à Vivendi pour ses actifs américains de divertissement (voir ci-contre). Une offre qu'avait alors rejetée le Français.En Bourse, les investisseurs se sont montrés attentistes avant le conseil d'administration de ce mardi. L'action a cédé 5,11%, à 15,60 euros.Remaniement au sein du conseil d'administrationEn marge du dossier Cegetel, Vivendi Universal a également annoncé que Marc Viénot, Jean-Marc Espalioux et Jacques Friedmann quittaient le conseil d'administration.
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