Munich Re prévoit une fin d'année tendue

Si 2002 sera sans conteste un meilleur cru que 2001, le premier réassureur mondial n'est pas pour autant sorti de l'ornière. Il vient en effet d'annoncer qu'il prévoyait une perte nette pour le quatrième trimestre.Le directeur financier Joerg Schneider, qui s'exprimait lors d'une conférence téléphonique, n'a toutefois pas précisé le montant du déficit, se contentant de donner deux pistes. D'une part, il attend un impact négatif de 700 millions d'euros au quatrième trimestre, en raison des pertes d'Allianz et d'HypoVereinsbank dont son groupe détient respectivement 20 et 25,59%. Par ailleurs, il avait déjà prévenu dans une lettre aux actionnaires que le résultat serait probablement marqué par des charges concernant les placements financiers.Du coup, si le bénéfice annuel sera supérieur aux 250 millions d'euros dégagées en 2001, il sera en revanche "nettement inférieur" à celui des neufs premiers mois, de 3,239 milliards d'euros. Rappelons qu'à la fin du premier semestre, Munich Re avait abandonné sa prévision de résultat net annuel de 1,7 milliard d'euros. Bref, les sinistres et les dépréciations d'actifs auront en grande partie englouti le matelas de 4,7 milliards d'euros que le groupe s'était constitué en vendant une partie de sa participation dans Allianz.Ces déclarations ont été faites à l'occasion de la présentation des résultats du troisième trimestre, résultats qui sont à l'image de ce qu'attend le réassureur pour l'année: la tendance s'améliore, mais la situation demeure délicate.Ainsi, la perte nette a été ramené de 1,2 milliard à 890 millions d'euros. Compte tenu de l'importance attendue des dépréciations, les prévisions d'analystes étaient assez disparates et peu significatives.Et ce sont bien ces dépréciations d'actifs, dues à la chute des marchés boursiers, qui ont en premier lieu fait plier le résultat. Elles ont atteint 2,7 milliards d'euros au troisième trimestre et ont eu un impact de 1,1 milliard d'euros sur le résultat. Sur neuf mois, ce sont donc 4,2 milliards qui auront été comptabilisés au titre des dépréciations, avec un impact voisin de 2 milliards d'euros.Mais le groupe a également été exposé dans son coeur de métier aux conséquences des inondations d'Allemagne et d'Europe de l'Est. Elles lui ont coûté 400 millions d'euros et sont responsables de la perte de 229 millions d'euros de l'activité réassurance au troisième trimestre.Néanmoins Munich Re ne veut pas adopter un discours trop alarmiste. Il souligne que la demande reste élevée sur le marché mondial de la réassurance et qu'en dépit des pertes dues aux récentes catastrophes, des progrès ont été constatés dans ses activités. Ce qui devrait se faire ressentir sur les résultats en 2003.En Bourse, ce discours nuancé n'a guère séduit les investisseurs. Après avoir ouvert en hausse, l'action cède en fin d'après-midi à Francfort 3,47%, à 143,83 euros.
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