Alcatel flambe en Bourse après ses résultats trimestriels

"La situation de certains de nos clients s'étant détériorée, nous avons enregistré des dépréciations et des provisions exceptionnelles plus élevées que prévues qui impactent le résultat net d'environ 1,1 milliard d'euros". C'est par ces mots qu'Alcatel explique la chute de son résultat net au troisième trimestre. Attendue aux alentours de 660 millions d'euros par le consensus Reuters, elle est finalement ressortie à plus de 1,35 milliard d'euros. Un chiffre pratiquement deux fois et demie supérieur à la perte de l'an passé mais moins élevé que celle du deuxième trimestre, la perte ayant alors atteint 1,44 milliard.Le chiffre d'affaires du troisième trimestre est lui aussi légèrement décevant par rapport aux attentes. Lors de l'avertissement du 20 septembre, le groupe avait dit attendre une baisse de 15% de ses revenus par rapport au deuxième trimestre. Les analystes avaient enregistré le message et prévoyaient en moyenne des ventes de 3,7 milliards d'euros. Mais au final, l'équipementier de télécommunications n'a pu faire mieux que 3,51 milliards, soit 17% de repli par rapport aux trois mois précédents et 37,5% de chute en un an.L'optique déprimeC'est notamment l'optique qui est en cause. Le chiffre d'affaires du segment a reculé de plus de 30% (en séquentiel) à 704 millions d'euros. "Cette baisse est principalement due aux ventes de réseaux optiques terrestres en Europe et aux Etats-Unis", explique le communiqué.Les investisseurs pourront néanmoins se consoler avec un résultat opérationnel légèrement meilleur qu'attendu. Alors que les consensus le situait à -237 millions d'euros pour Reuters, ou entre -204 et -238 millions d'euros pour l'AFP, il est ressorti à -227 millions d'euros.Alcatel est notamment parvenu à améliorer son résultat opérationnel dans les réseaux "grâce aux réductions de coûts fixes dont l'impact est significatif". En revanche, comme pour le chiffre d'affaires, les difficultés de l'optique ont été lourdement ressenties. A elle seule, avec un déficit de 225 millions d'euros (contre -176 millions trois mois plus tôt), la division est pratiquement responsable de l'ensemble des pertes opérationnelles du groupe. "La rentabilité du segment continue de se détériorer, les programmes de réduction des coûts ne produisant pas encore leur plein effet", déplore le groupe.Les premiers résultats des plans d'économies mis en place ces derniers mois constituaient justement l'un des éléments les plus attendus par le marché. Après l'annonce en septembre d'une accélération des mesures, avec la suppression de 23.000 postes (voir ci-contre), le groupe n'a pas annoncé de nouveau programme. Il a simplement indiqué que les coûts avaient baissé de 10% par rapport au deuxième trimestre et confirmé qu'il ramènerait son point mort à trois milliards d'euros de chiffre d'affaires par trimestre en 2003.La situation financière de la société est également un autre sujet de préoccupation pour les investisseurs. Sur ce point, Alcatel répond que le cash-flow dégagé a permis de ramener l'endettement net à 1 milliard d'euros, contre 1,3 milliard en juin. Et que celui-ci devrait rester sous les 2 milliards d'euros en fin d'année au lieu des 2,6 milliards initialement prévus.Des perspectives un peu moins sombresAprès des résultats mi-figue mi-raisin, Alcatel s'est voulu un peu plus optimiste pour les mois à venir. Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires devrait afficher une croissance à deux chiffre en séquentiel (soit des ventes voisines de 3,86 milliards) et le résultat opérationnel devrait s'améliorer "sauf dépréciations ou provisions qui seraient dues à une détérioration des conditions de marché en 2003 plus importante que notre appréciation actuelle".Enfin, alors que plusieurs analystes, à l'image de Stéphane Houri chez Fortis Bank, ne voient "pas de rayons de lumière avant la fin 2003" dans le secteur, Alcatel a pour sa part confirmé, comme en septembre, qu'il comptait sur un retour à la profitabilité en 2003.L'espoir de rebond des chiffres au quatrième trimestre et en 2003 soutient l'action à la Bourse de Paris mercredi. Après la chute de plus de 10% enregistrée la veille, elle se reprend largement et gagne 40,54% à 5,20 euros en clôture. Une performance à laquelle la diminution de la dette n'est également pas étrangère. "La très bonne surprise, c'est le niveau de dette à un milliard d'euros. Cette réduction par rapport au niveau de dette du trimestre précédent est totalement inattendue", explique un analyste cité par Reuters.
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