Thales prend de l'altitude

La publication "conforte l'image de valeur défensive du groupe Thales": tel est le constat d'Aurel-Leven après la présentation, jeudi soir, du chiffre d'affaires du Français sur neuf mois. Car dans un contexte économique incertain, Thales est parvenu à améliorer sa croissance au cours du troisième trimestre.Les revenus sur neuf mois sont en effet ressortis à 6,39 milliards d'euros, soit une progression de 18% en un an. Un chiffre à comparer à une croissance de "seulement" 15% sur le premier semestre. En données organiques, la tendance est similaire. La croissance, de 9,5% à fin juin, est passée à 14% sur neuf mois.Comme dans les mois précédents, le pôle défense a apporté l'essentiel de la croissance. Les ventes du groupe dans ce domaine ont bondi de 37% (30% en organique), à 3,3 milliards d'euros. Là aussi, la croissance a été meilleure qu'au premier semestre (29% en global et 21% en organique). "Cette évolution fait suite à plusieurs années de hausse des prises de commandes et reflète le calendrier de déroulement des contrats à long terme. Les systèmes aéroportés, les activités de défense aérienne et de systèmes navals présentent les progressions les plus élevées", note le communiqué qui ajoute que le groupe a bénéficié de la livraison d'une coque de frégate pour l'Arabie Saoudite, pour un montant de 460 millions d'euros au troisième trimestre.En revanche, les autres divisions restent sous pression. Avec un chiffre d'affaires de 1,19 milliard d'euros, le pôle aéronautique ne progresse que de 1% (-3% en organique). Une légère amélioration a tout de même été constatée par le groupe au troisième trimestre, grâce notamment au "dynamisme continu des activités de simulation". Enfin, toujours affectée par la crise des télécommunications, la branche IT&S (technologies de l'information et services) n'a pu éviter une baisse de 3% (-2% en organique) de son chiffre d'affaires, à 1,83 milliard d'euros. A Paris, le marché a accueilli favorablement l'ensemble de ces données. En fin de séance, l'action progresse de 1,97%, à 25,84 euros, après avoir gagné jusqu'à 8,74%. Toutefois, et même s'ils admettent la qualité de la publication, les analystes mettent en garde contre tout excès d'optimisme. Il existe "des incertitudes, relatives à l'actionnariat du groupe, qui font peser sur le cours la crainte d'un afflux de titres", rappelle-t-on chez Fideuram-Wargny.Dans le cadre de son programme de privatisations, l'Etat devrait en effet céder les 32,8% qu'il détient encore dans Thales. Plusieurs rumeurs de placements ont déjà affecté le titre par le passé. Alcatel est également vu comme un candidat à la sortie progressive du capital de Thales. L'équipementier de télécommunications a déjà vendu 6,1% du groupe de défense en septembre, ramenant sa participation à 9,7%.Néanmoins, Crédit Suisse First Boston ne voit pas d'opération possible dans les conditions actuelles. Le bureau estime que le titre a déjà été "survendu" en raison de craintes exagérées d'afflux de titres et qu'un reclassement est improbable sous les 25 euros.
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