Legrand marque un point face à Schneider

Les affaires se compliquent pour Schneider. Alors qu'il avait offert de céder des activités représentant 355 millions d'euros de chiffre d'affaires afin de décider Bruxelles à autoriser sa fusion avec Legrand, le tribunal de commerce de Nanterre lui a ordonné de retirer cette proposition.Le tribunal a donc donné raison à Legrand qui ne veut plus fusionner, craignant un démembrement de ses activités, et qui reprochait à Schneider de l'avoir tenu à l'écart des négociations menées avec Bruxelles. Or, selon une source proche, le "contrat de mariage" signé début 2001 par les deux Français prévoit que "toutes les décisions concernant Legrand doivent être agréées par François Grappotte", le PDG du groupe limougeaud. Pour mémoire, le groupe d'Henri Lachmann a repris les discussions avec les troupes de Mario Monti depuis que la Cour européenne de justice a cassé le veto de la Commission concernant la fusion Schneider-Legrand.Comme l'affirmait récemment CIC Securities, "la rupture est véritablement consommée" entre Schneider qui veut encore fusionner et Legrand qui multiplie les offensives pour éviter une telle issue. Et la décision rendue ce vendredi par le tribunal assombrit un peu plus l'horizon de Schneider. Car il semble bien que, sans proposition de cessions, une fusion sera difficile à réaliser compte tenu des éventuelles positions dominantes en France.Chaque partie a maintenant jusqu'au 5 décembre pour préparer ses armes. C'est en effet à cette date que Bruxelles doit de nouveau se prononcer sur le projet de fusion. S'il est encore rejeté, Schneider pourra toujours revendre sa participation de 98,1% à Wendel Investissement et KKR, avec lesquels il avait signé un accord en juillet. Mais il lui faudra faire vite. Car c'est également le 5 décembre au soir, au plus tard, que Schneider devra indiquer au consortium ce qu'il compte faire de ses titres Legrand.Après avoir brièvement fléchi à l'annonce la décision, l'action est revenue à ses niveaux de la matinée, avec un gain de 2,14%, en clôture, à 49,15 euros. Il est vrai que l'achoppement d'une fusion ne décevrait pas nécessairement les analystes. Plusieurs d'entre eux estiment en effet que, au vu de la détérioration des relations entre les deux groupes, l'intégration ne se ferait pas sans heurts. C'est une des raisons pour laquelle Merrill Lynch serait plutôt favorable à une cession pure et simple de Legrand...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.