Elior ne rassure qu'en partie

Curieux discours que celui d'Elior. Confronté à une baisse de son action de 25% en trois jours, le groupe a décidé de faire mercredi soir une mise au point sur ses résultats à venir. Mais alors que le communiqué indique qu' "Elior confirme ses niveaux d'activités et résultats", les chiffres ne sont plus les mêmes que ceux annoncés en juin, au moment des résultats semestriels.A cette époque, le groupe disait ambitionner une hausse de son chiffre d'affaires annuel (à fin septembre) de 14%, dont 4% de croissance organique. Or, aujourd'hui, il ne vise plus qu'une progression de 12,5% de ses ventes, dont 3,1% en interne.Cela permet tout de même au titre de stopper l'hémorragie. Il termine sur un cours de 3,45 euros identique à sa clôture de la veille. Il faut dire que les investisseurs se sont surtout attardés sur la suite du discours. Ils étaient inquiets de l'évolution des marges comme de la situation financière de la société (dans un contexte où l'endettement fait figure d'épouvantail). Et sur ces points, le groupe a apporté quelques réponses.En termes opérationnels (Ebita), la croissance au cours du second semestre "est d'environ 20% par rapport à la période correspondante de l'exercice précédent". De quoi pour le groupe estimer la marge à 5,1% sur l'ensemble de l'exercice 2001-2002. Un chiffre parfaitement en ligne avec les pronostics d'analystes tels Aurel-Leven. Dès lors, "la publication devrait rassurer les investisseurs sur la capacité du groupe à redresser ses marges, lesquelles avaient été lourdement affectées par la crise alimentaire européenne", ajoutait jeudi matin Fideuram-Wargny.La dette constitue actuellement un autre point important pour les investisseurs. "La situation d'Elior au 30 septembre 2002 est en ligne avec ses prévisions et conforme aux engagements pris dans le cadre de ses contrats de financement", a répondu le groupe. Elior a notamment lancé une obligation convertible en 2001 d'un montant de 150 millions d'euros. Ce qui ne semble pas préoccuper l'analyste de Fideuram-Wargny. D'une part parce que l'échéance de 2007 est encore lointaine. Ensuite parce qu' "en supposant une croissance modérée et une marge stable à 5,5%, le cash flow généré par Elior sur les quatre prochaines années est supérieur au remboursement".Cela suppose bien entendu que la marge atteigne ce niveau de 5,5%. Le groupe estime qu'il devrait y parvenir rapidement puisqu'il envisage "une progression de la marge opérationnelle de 0,3 à 0,4% du chiffre d'affaires pour l'exercice 2002-2003" [qui a débuté en octobre].Reste que, d'une manière générale, le cas d'Elior suscite des avis nuancés. D'un côté, les professionnels soulignent le redressement progressif des marges, la faible valorisation et la solvabilité assurée. D'un autre, ils demeurent soucieux quant à l'évolution du marché et la faiblesse de la croissance interne du groupe.
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