BNP Paribas aura souffert de la chute des marchés

Lors des résultats trimestriels, Michel Pébereau, PDG de BNP Paribas, s'était montré très prudent sur les perspectives de son établissement. "Les évolutions brutales et erratiques des Bourses en juillet ne permettent pas d'anticiper un changement de ce contexte pour les mois à venir", avait-il déclaré. Cette prudence était justifiée, car de l'avis des analystes les chiffres du troisième trimestre devraient être très nettement affectés par la chute des marchés (le CAC a abandonné près de 29% sur la période).Bien sûr, jusqu'ici BNP Paribas a joué le rôle de valeur défensive au sein du secteur grâce à sa banque de détail, dont le résultat brut d'exploitation (RBE) a progressé de 15,4% au deuxième trimestre. Et "la banque de détail continue à fournir le socle le plus solide de la rentabilité", estime Philippe Ricarte, chez KBC Securities, cité par l'AFP.Néanmoins, elle ne suffira pas à maintenir à elle seule les résultats du groupe, qui ne devrait plus résister aussi bien que sur les mois précédents. Car la poursuite de la dégradation des marchés "pèse sur près de 45% du résultat", souligne Philippe Ricarte. Ainsi, après les reculs de 18,6 et 13% affichés sur les deux premiers trimestres, le résultat du troisième trimestre est attendu en repli de 27%, à 542 millions d'euros, par les analystes du consensus Reuters. Le RBE devrait quant à lui baisser de 13% à 1,32 milliard d'euros.Dans le contexte actuel, les professionnels s'attendent bien évidemment à des performances très modestes dans le pôle banque d'investissement. Et, "dans les métiers de gestion d'actifs, assurances et titres, nous anticipons une baisse de la valeur des actifs sous gestion et des volumes de commissions qui en résultent", fait également remarquer Fideuram-Wargny.Enfin, la grande question concernera surtout d'éventuelles provisions. Alors qu'elle ne l'avait pas fait au titre du deuxième trimestre, la banque pourrait en effet décider de passer des provisions pour dépréciation de son portefeuille de participations, comprenant notamment de grandes entreprises françaises. En août, Michel Pébereau avait déclaré qu'il "n'envisageait pas, ni de près ni de loin, de provisionner sur les groupes français Alcatel, France Télécom et Vivendi Universal". Mais depuis, les marchés ont poursuivi leur repli. Ce qui a notamment contraint Fortis à annoncer plus de 2 milliards de provisions début octobre (voir ci-contre).La situation des deux établissements n'est évidemment pas comparable. Mais selon les analystes, dont les évaluations sont assez disparates, les provisions pourraient tout de même atteindre, voire dépasser, les 200 millions d'euros chez BNP Paribas. Ces éventuelles provisions seront donc à regarder de près. Car suivant leur montant, elles pourraient induire un résultat net très différent des prévisions du marché.En Bourse, l'action BNP Paribas recule de 16,5% depuis le début de l'année. Une performance honorable comparée à celle du CAC 40, qui a perdu 30% sur la même période.
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