Année noire pour la Bourse de Francfort

Pour les boursiers d'outre-Rhin, 2002 sera une année à vite oublier. Malgré la hausse de 1,85% enregistrée ce lundi au cours d'une séance écourtée (clôture avancée à 14 heures), la place de Francfort -qui rouvrira le 2 janvier- a en effet lourdement chuté sur les douze derniers mois. Alors qu'il y a un an, son indice phare, le DAX, affichait plus de 5.100 points, elle a successivement effacé plusieurs barres psychologiques jusqu'à venir terminer sous les 3.000 points, à 2.892,63 points.Dès lors, le repli atteint 43,94% en un an. Et surtout, Francfort est assurée de terminer l'année en queue de peloton des grandes places mondiales. Car si toutes les Bourses n'ont pas encore tiré le rideau sur 2002, il leur sera néanmoins difficile d'égaler la contre-performance du DAX. Outre-Atlantique, Dow Jones et Nasdaq ne perdaient respectivement "que" 17 et 30% vendredi. Et en Europe, tandis que Londres, Zurich et Madrid devraient finir l'année sur un repli de 25 à 28%, les plus mauvais élèves que sont le CAC et l'AEX devraient perdre environ 35 et 37%.Il faut dire que, si toutes les bourses ont subi les effets de la morosité économique et de la perte de confiance des investisseurs, Francfort a en outre été pénalisée par une situation économique allemande jugée préoccupante.Du côté des valeurs, le palmarès qui ne diffère guère de celui des autres Bourses reflète les grands thèmes qui ont émaillé l'année. Ainsi, la plus mauvaise performance (-88,5%) revient au courtier en produits d'épargne, MLP, lequel a dégringolé en début d'année sur des craintes de malversations comptables.Les difficultés des groupes financiers, surtout en Allemagne, ont été autre un sujet récurrent de l'année qui se termine. C'est donc sans surprise que HVB (-55,8%), Commerzbank (-57,5%), Munich Re (-62,8%) et Allianz (-66,1%) forment un tir groupé en se classant de la vingt-cinquième à la vingt-huitième place d'un indice qui ne compte que 30 valeurs.Côté TMT, si les craintes suscitées par l'endettement dans les télécommunications ont fait plier Deutsche Telekom de 36,8%, les technologiques ont elles aussi été sous pression, comme le montrent Siemens (-45,8%), SAP (-48,6%) et Infineon (-69,7%), qui se classent parmi les dix dernières valeurs de l'indice. L'automobile a un peu mieux résisté, mais, face à un marché qui s'est dégradé, ses représentants accusent tout de même des replis conséquents. BMW cède 26,5%, Volkswagen 34 1% et DaimlerChrysler 39,6%.Bref, pas un secteur n'a été épargné et preuve supplémentaire de l'ampleur des dégâts: vingt-trois des valeurs de l'indice enregistrent des plongeons annuels supérieurs à 30%.Histoire de pas trop noircir le tableau, on notera tout de même qu'Adidas-Salomon, avec un repli limité à 2,8%, n'a pas subi les foudres des investisseurs. Mais le fait que le titre se classe en tête de l'indice amène à un constat amer: pas une seule valeur du DAX n'a fini l'année dans le vert.
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