Le marché déçu par les résultats de Penauille

La situation rappelle celle de la fin septembre. Comme le mois dernier, l'action Penauille Polyservices est sous pression à la Bourse de Paris, inscrivant la plus forte baisse du SRD. En fin de journée, elle cède 16,53% à 5,25 euros.Il y a un mois, Jean-Claude Penauille, le patron du groupe, s'était fendu d'un communiqué officiel pour expliquer... qu'il ne comprenait pas les raisons de la chute du cours. Cette fois, l'explication est simple : ce sont les résultats de la société qui sont en cause. Il est vrai que la dégringolade est spectaculaire. Sur le premier semestre 2002, le résultat d'exploitation est tombé de 19,7 à 8,5 millions d'euros. Ramené au chiffre d'affaires de 762,3 millions d'euros, cela donne une marge de 1,11% contre 3,8% au premier semestre 2001. Quand aux autres indicateurs, ils sont tout simplement passés dans le rouge. Le résultat courant avant impôts ressort à -3,2 millions d'euros, contre 13,9 millions un an plus tôt. Et la perte nette atteint 7,2 millions d'euros, alors que le bénéfice net atteignait 9,5 millions d'euros il y a un an.Bien sûr, comme le rappelle le groupe, le résultat net a pâti d'éléments exceptionnels à hauteur de 6 millions d'euros: 2 millions pour l'augmentation de capital annulée, 2 millions pour une provision sur les obligations convertibles et 2 millions concernant des changements de périmètre.Mais le groupe de services a surtout été affecté par les réductions de capacités engagées par les compagnies aériennes et par la perturbation du trafic constatée sur les quatre premiers mois de l'année, liée aux nouvelles contraintes de sécurité.Certes, Penauille Polyservices a tenté de rassurer le marché en indiquant attendre "un retour à une rentabilité normative dès l'exercice 2003" et en annonçant un chiffre d'affaires de 409,5 millions d'euros au troisième trimestre (faisant ressortir 8% de croissance organique dans les services aux entreprises et un repli de 5% dans les services aéroportuaires). Mais cela ne semble pas suffire à contrebalancer la déception des investisseurs. D'autant que les chiffres qui viennent d'être présentés ne devraient pas calmer les récentes inquiétudes nourries par les opérateurs sur la situation financière du groupe (voir ci-contre).Suite au déclin du secteur aérien et à la politique d'acquisitions de Penauille (notamment le rachat de GlobeGround à la Lufthansa), certaines rumeurs ont même été jusqu'à évoquer une faillite virtuelle et se sont inquiétées de l'endettement du groupe. D'après Jean-Claude Penauille, celui-ci devrait atteindre 220% des fonds propres. Pour faire face, le groupe avait programmé une augmentation de capital qui a dû être ajournée en raison des mauvaises conditions de marché, ce qui l'a contraint à financer ses besoins (à commencer par le solde du paiement de GlobeGround) par une ligne de crédit à court et moyen terme.Dès lors, Penauille cherche un partenaire financier pour l'épauler. Si Jean-Claude Penauille a indiqué récemment que les négociations étaient "très avancées", rien n'a été annoncé jusqu'à présent. Et le groupe reste aujourd'hui muet sur sa dette. Or, aux yeux de certains observateurs, les pertes enregistrées devraient rendre plus urgente encore une recapitalisation. "Les incertitudes sur la capacité du groupe à honorer ses engagements financiers restent toujours d'actualité", note à cet égard Aurel-Leven.
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