Actualité contrastée pour EADS

Compte tenu d'une actualité contrastée, le titre EADS a connu un parcours chaotique ce vendredi. Il a perdu jusqu'à 3,5% avant de se reprendre et de terminer sur une baisse de 0,85%, à 12,79 euros. C'est d'abord l'echec jeudi du lancement de la fusée Ariane 5 "10 tonnes" (EADS est actionnaire d'Arianespace à hauteur de 28,5%) qui a pesé. D'une part, il va induire des retards - certainement coûteux - dans le lancement des satellites Hot Bird Tm7 (Eutelsat) et Stentor (Cnes). Une nouvelle date sera fixée la semaine prochaine.Mais surtout, ce revers est préjudiciable à EADS en termes d'image. Le triomphe attendu n'a pas eu lieu. Ce qui est bien mal venu dans un contexte hautement concurrentiel, où Ariane joue sa place de leader mondial sur le marché des lanceurs. D'autant que, pendant que le moteur Vulcain joue des tours à Ariane 5, ses adversaires marquent des points. Notamment Boeing: il y a quelques jours, la nouvelle Delta 4 de l'américain a réussi un sans-faute alors qu'elle emportait à son bord un satellite d'Eutelsat.Et il ne s'agit pas là de la seule mauvaise nouvelle pour la division espace d'EADS. Jeudi, le Figaro affirmait que l'opérateur américain Intelsat avait annulé une commande de 150 millions d'euros avec la filiale Astrium, arguant que le groupe européen avait plus de 240 jours de retard dans la livraison du satellite commandé. Une information confirmée un peu plus tard, mais sans commentaire supplémentaire, par Michel Garreau, directeur des programmes chez Astrium.Mais les investisseurs ont pu retrouver un semblant de moral en se tournant vers Airbus (filiale à 80% d'EADS). Car le programme de l'avion militaire A400M "est confirmé et va démarrer", a déclaré jeudi soir le ministre français de la Défense, Michel-Alliot Marie, devant l'Assemblée Nationale. "Le programme A400M sera finalement tenu conformément à la commande initiale - soit 180 appareils", a ajouté le ministre de la Défense. En fait, ces 180 appareils représentent le seuil de rentabilité pour Airbus. La commande initiale devait en effet comporter 196 avions: l'Allemagne devant en prendre 73, la France 50, l'Espagne 27, le Royaume-Uni 25, la Turquie 10, la Belgique 7, le Portugal 3 et le Luxembourg 1. Mais ce programme européen a été reporté à plusieurs reprises en raison des hésitations de l'Allemagne. Car sa commande initiale n'a toujours pas confirmée pour des raisons budgétaires. Les crédits votés jusqu'ici ne lui permettent d'acquérir que 40 avions. Or, avec seulement 40 appareils pour l'Allemagne, le point mort n'est pas atteint, d'autant que les Portugais se sont retirés.Il semble donc que Berlin, qui doit s'exprimer la semaine prochaine sur sa commande, soit prêt à rallonger le budget destiné à ce projet. Le ministre français de la Défense ne donne pas le nombre d'avions voulu par l'Allemagne, mais pour atteindre ces 180 livraisons, il faudra que Berlin acquiert au moins 60 A400M.
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