Airbus convainc Aeroflot

Le transport aérien fait grise mine, mais Airbus parvient encore à vendre des appareils. L'avionneur a annoncé ce lundi avoir signé un contrat portant sur 12 avions moyen-courrier (A319-320) avec la compagnie russe Aeroflot.Aucun montant n'a été annoncé, mais selon le prix catalogue il pourrait se situer entre 625 et 700 millions d'euros. D'après l'AFP, l'entourage du Premier ministre français aurait évoqué un montant de 650 millions de dollars. Huit appareils seront directement achetés par Aeroflot. Le reste sera acquis par GECAS, société américaine de leasing, qui les louera à la compagnie russe. Celle-ci s'était déjà engagée sur six autres appareils. Bref, c'est au total sur 18 avions qui porte l'intérêt d'Aeroflot. La première livraison est prévue pour septembre 2003.Après les 274 commandes nettes conclues en 2001, Airbus disait récemment avoir enregistré 150 prises de commandes à fin septembre. Depuis cette date, le constructeur a également traité avec KLM (6 avions), la Lufthansa (10 appareils) ou encore Vietnam's Airlines (5 avions). Il a enfin été sélectionné à la mi-octobre par EasyJet pour une commande qui porterait sur 120 avions. Les discussions continuent, et l'accord de principe accordait un délai d'exclusivité de 45 jours à Airbus. La réponse pourrait donc être connue à la fin du mois.Si un accord définitif avec EasyJet marquerait l'entrée de l'avionneur chez les "low-cost", il apporterait surtout une bouffée d'oxygène à l'avionneur qui doit faire face à la prudence des compagnies, qui se sont engagées sur la voie de la rigueur en raison des attentats de l'an passé et de la morosité économique ambiante. Pour cette année, avec 219 livraisons effectuées à fin septembre, Airbus se dit en ligne pour atteindre son objectif annuel de 300 livraisons. Mais l'incertitude est de mise concernant l'activité dans les prochaines années. Certes, le groupe, dont le carnet de commandes compte 1.500 appareils, table aussi sur 300 livraisons en 2003. Mais un porte-parole a récemment déclaré qu'il était "très difficile" de donner des orientations pour 2004. Noël Forgeard, le président d'Airbus, avait pour sa part déclaré en octobre que le rythme devrait être maintenu en 2004 et "probablement" en 2005.Mais, alors que Boeing prévoit quant à lui un repli de ses livraisons dès l'an prochain, certains professionnels estiment qu'Airbus fait preuve d'un optimisme excessif.Si les estimations sont discutées, tous semblent en revanche s'accorder sur deux points. D'une part, la crise devrait perdurer encore quelque années. Si l'on fait une comparaison avec la crise du secteur consécutive à la guerre du Golfe, les commandes pourraient rester sous pression jusqu'en 2005, voire 2006 (après l'action américaine en Irak, les commandes n'étaient reparties de l'avant qu'en 1996). Par ailleurs, Airbus n'en est pas encore à renouer avec son niveau de livraisons record de 325 appareils en 2001.L'annonce de ce lundi est donc loin de lever toutes les incertitudes. Toutefois, elle permet à l'action de reprendre un peu d'altitude. Après une chute de 16,5% en deux semaines, elle rebondit de 8,08% à 11,51 euros à la clôture.
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