L'économie française semble envoyer depuis quelques semaines des signaux positifs. Après une croissance au premier trimestre légèrement supérieure à celle de ses partenaires européens et une consommation qui continue d'être soutenue, l'enquête de l'Insee montre mardi matin une nouvelle amélioration du moral des industriels.Pour la première fois depuis mai 2001, l'indice du moral des chefs d'entreprise dans l'industrie manufacturière passe la moyenne de longue période représentée par la barre des 100 et s'établit à 101, soit trois points de mieux qu'en avril. Depuis le début de l'année, l'indice a gagné 10 points. L'amélioration porte surtout sur l'opinion de la "production passée", c'est-à-dire sur la vision de la situation actuelle des entreprises. Le solde d'opinion n'est plus que de -1, contre -8 en avril et retouve ainsi son niveau d'août 2001. Le solde le plus remarquable est celui de l'automobile qui gagne 28 points à 57. Mais les industriels des secteurs des biens d'équipements et des biens intermédiaires deviennent également plus positifs sur leur situation actuelle avec des soldes respectifs de -8 et -3, contre -14 et -11 en avril.L'optimisme des chefs d'entreprise traduit également une vision plus positive de l'évolution conjoncturelle future. Si le solde d'opinions sur les carnets de commandes reste négatif et stable par rapport à avril à -17, le solde d'opinions concernant les "perspectives personnelles de production" à trois mois atteint, à 10, son plus haut niveau depuis mars 2001. Cette amélioration traduit encore une fois l'optimisme étonnant de l'industrie automobile avec un solde de 57 contre 19 en avril et l'amélioration de la confiance dans le secteur des biens d'équipements avec un solde de -1 contre -9 en avril. Le solde d'opinions concernant les perspectives générales de production reste certes négatif à -5, mais s'améliore de 8 points par rapport à avril et atteint également son plus haut niveau depuis mars 2001.Les chefs d'entreprise de l'industrie française ont, semble-t-il, désormais dépassé le 11 septembre et le ralentissement de la fin 2001. La frénésie consommatrice des Français, notamment en ce qui concerne l'automobile et les biens durables, leur redonne espoir. Peut-être également les événements politiques du 5 mai et le "sursaut républicain" ont-ils joué un rôle dans cet accès de bonne humeur. Il reste certes des points inquiétants dans cette enquête. Les soldes d'opinions sur les carnets de commandes, par exemple, restent négatifs et baissent dans le secteur automobile. Mais le retour à l'optimisme semble en route, sans doute alimenté par l'effet de restockage actuellement en cours. Après l'enquête allemande de l'Ifo publiée lundi, l'enquête Insee laisse présager d'une accélération notable de la croissance européenne au deuxième trimestre.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:00

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