Mer promet l'équilibre des finances publiques pour 2007 au plus tard

Le message délivré cet après-midi à l'Assemblée nationale par le ministre de l'Economie et des Finances était autant à destination des Français que de Bruxelles et des autres pays membres de la zone euro. Francis Mer, lors de la présentation devant les députés du budget 2003, a tenu à revenir sur certains points ayant fait l'objet de polémiques, voire de déclarations contradictoires, ces derniers jours. Concernant la prévision de croissance de 2,5%, à partir de laquelle le gouvernement a construit le projet de budget 2003, Francis Mer a tenu à en démontrer la crédibilité et ce malgré les critiques du Medef pour qui la France sera très loin de cette performance l'an prochain. "Notre prévision de croissance pour 2003 est raisonnable", a affirmé le ministre, tout en reconnaissant qu'elle était plus élevée "que celle, très volatile, des conjoncturistes privés, mais elle est en ligne avec les chiffres avancés par les organismes internationaux". Pour appuyer ses dires, le ministre a insisté sur le rôle de la consommation des ménages dans ce scénario. Selon lui, la prévision gouvernementale "est soutenue par la vigueur des gains de pouvoir d'achat : l'INSEE prévoit que celui-ci sera en hausse de 2,9% sur l'ensemble de 2002, grâce notamment aux baisses d'impôts de fin d'année".Sur ce plan justement, Francis Mer a tenté de mettre fin à la cacophonie ambiante en assurant que les baisses d'impôts et de charges promises en 2003 ne "sont pas menacées par les incertitudes sur la croissance". Ces déclarations viennent s'ajouter à un florilège d'affirmations parfois contradictoires illustrant le malaise du gouvernement sur le sujet. Face aux promesses du candidat Chirac d'une baisse des impôts et des charges de l'ordre de 30 millliards d'euros d'ici à 2007, le Premier ministre s'est montré circonspect en admettant qu'il "baissera les impôts autant qu'il pourra les baisser". Quant à Alain Lambert, ministre délégué au Budget, il déclarait ce matin encore que la baisse promise est conditionnée à une croissance de 3% chaque année.Il n'est pas évident que Francis Mer soit parvenu à mettre un terme au débat en délivrant cette promesse sur les impôts, d'autant qu'après avoir entrepris de conforter la confiance des ménages, il a voulu aussi donner des gages de bonne volonté à Bruxelles. Même en cas de détérioration de la conjoncture, la France s'engage à ne pas avoir un déficit excédant 3% du PIB, limite fixée par le Pacte de stabilité et de croissance. "C'est une question de crédibilité", a souligné le ministre. En l'état, le projet de budget 2003 parie sur un déficit public de 2,6%. Pour ce qui est du retour à l'équilibre des finances publiques, Francis Mer a assuré devant les députés que "la cible est claire": atteindre l'équilibre "au plus tard en fin de législature", soit 2007. Afin de tenir cet engagement, jugé déjà très insuffisant par Bruxelles et par les pays ayant déjà fait les efforts nécessaires pour réduire leurs déficits, Francis Mer entend développer une stratégie reposant sur deux axes : réduction du poids des dépenses publiques pour redresser les comptes de l'Etat et poursuite d'une politique déterminée et continue de baisse des impôts et des charges afin de soutenir la consommation et donc l'activité. Selon le ministre de l'Economie, "la pierre angulaire de cette stratégie est une progression des dépenses publiques inférieure à la croissance de l'économie". Il n'est pas certain que ces propos apaisent le conflit latent qui oppose Paris à Bruxelles sur ce dossier des déficits. La France risque toujours d'écoper, début novembre, d'un avertissement précoce pour déficit excessif.
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