Nouvelle chute de la confiance des ménages en France

La confiance des ménages français s'effrite une nouvelle fois, selon l'enquête mensuelle de l'Insee. L'indicateur résumé de la confiance des ménages, après s'être stabilisé en mars, a perdu 3 points en avril à -18. Il s'agit du niveau le plus bas atteint depuis mai 1998.La chute du moral des ménages en avril s'explique d'abord par un sentiment de dégradation actuelle de leur situation. L'indicateur sur l'évolution passée de la situation financière perd ainsi deux points à -10, tandis que celui mesurant l'évolution passée du niveau de vie recule lourdement de 6 points, à -42. Plus inquiétant encore, les ménages français estiment que la situation ne s'améliorera pas dans l'avenir. L'indicateur mesurant les perspectives d'évolution du niveau de vie se dégrade ainsi pour la première fois depuis septembre et retrouve le niveau de décembre à -25 (-4 points). De même, les Français ne voient plus leurs perspectives d'évolution s'améliorer dans les prochains mois. Alors que l'indicateur mesurant cette donnée était positif depuis mai 2001, il revient ce mois-ci à 0 (-2 points), c'est-à-dire à son niveau de septembre dernier. Ce chiffre montre que les ménages restent profondément perplexes quant à l'évolution de leur situation. Pourtant, les ménages considèrent de moins en moins que le chômage devrait s'accroître. Le solde d'opinion sur ce sujet était de 54 en mars, il est de 43 en avril. Pour Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires interrogé par l'AFP, ce recul du moral des ménages est "évidemment lié à la surmédiatisation d'un climat d'insécurité dans l'Hexagone". La conséquence de ces mauvais chiffres risque donc d'être un recul de la consommation. Certes, l'indicateur mesurant l'opportunité d'acheter pour les ménages s'est stabilisé en avril, mais à un niveau négatif (-13), qui est un plus bas au cours des trois dernières années. Pour les Français, l'heure n'est donc pas encore à consommer. Pourtant Nicolas Claquin, économiste au CCF, rappelle que "depuis quelques mois, le lien qui existe entre la consommation et la confiance n'est plus aussi net". Marc Touati compte, lui, sur "le sursaut démocratique du 1er mai et le deuxième tour des élections présidentielles" pour "inverser le pessimisme des Français". Selon lui, la consommation pourrait donc "reprendre une vigueur durable durant le printemps". Cette enquête a été réalisée entre le 2 et le 22 avril 2002, le résultat de l'élection présidentielle et les incertitudes politiques qui en découlent ont donc pu jouer un rôle, certes marginal, mais sûrement négatif. Il faudra attendre l'enquête de mai pour mesurer les conséquences de ce "séisme politique" sur la consommation.Ces mauvais chiffres montrent pourtant encore une fois la fragilité de la reprise dans l'Hexagone. Certes, on sait que la consommation reste à un niveau élevé en France, mais l'évolution de cet indicateur ne laisse pas d'être inquiétante, compte tenu du faible niveau de l'investissement. Si la consommation fléchit, comme le laisse prévoir cette enquête, la demande finale en France deviendra trop faible pour soutenir la reprise.
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