L'euro n'a pas fait flamber les prix

C'est une hausse des prix plus importante que prévu qui est intervenue en janvier : selon les chiffres définitifs publiés ce matin par l'Insee, les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,5% le mois dernier, portant le glissement des prix sur douze mois à 2,2% (après 1,4% en décembre).Contrairement à ce que l'on pouvait craindre, l'introduction de l'euro n'est pas à l'origine de ce petit dérapage. Selon l'institut de la statistique, l' "effet euro" ne jouerait en effet qu'à hauteur de 0,1 point dans ce résultat. C'est "la forte progression (+13,8% sur le mois) du prix des produits frais due au gel" qui est responsable de cette hausse, ainsi que les relèvements de prix du tabac (+8,3%) et de certains services, souligne l'Insee. Les soldes ont contribué à limiter la hausse des prix de la même façon que l'année dernière. Hors produits frais, précise l'Insee, "les prix de l'alimentation sont stables".Les mêmes facteurs - produits frais, tabac - sont mis à contribution pour expliquer "l'accélération du glissement annuel de l'inflation" à 2,2%, ainsi que d'autres éléments comme l'évolution moins favorable qu'un an plus tôt des prix pétroliers.En ce qui concerne l'introduction de la monnaie unique, l'institut considère donc que son impact sur les prix aura été très limité. L'effet euro, précise l'Insee, a été marqué, pour l'essentiel, par "un relèvement des étiquettes important pour quelques prestations de services", mais cela "sans doute" en anticipation de hausses de prix qui seraient intervenues ultérieurement.Les changements de prix, note l'Insee ont été "plus nombreux qu'à l'ordinaire, mais d'ampleur plus faible", les commerçants essayant de trouver de nouveaux "prix ronds" intéressants pour les consommateurs. Neutre pour les prix dans l'alimentation et les produits manufacturés courants, l'arrivée de l'euro aura même "amplifié les baisses de prix dans l'électroménager, l'audiovisuel et le matériel de traitement informatique".Commentant ces chiffres, le Ministère de l'Economie et des Finances affirme dans un communiqué que la hausse de l'indice des prix en janvier "est due à des facteurs exceptionnels et n'est que transitoire. Dès février, l'inflation mensuelle et annuelle devrait se modérer, pour continuer à refluer dans les prochains mois". Ces données confirment que l'effet euro à un impact "ponctuel et temporaire", estime pour sa part Christian Parisot, économiste chez Aurel Leven, selon qui "il ne devrait pas y avoir de spirale prix/salaires et on peut prévoir un ralentissement des prix dans les prochains mois en dessous de l'objectif de 2% de la BCE". Quoi qu'il en soit, les chiffres français confirment que l'introduction de l'euro n'aura pas eu l'effet inflationniste immédiat que certains redoutaient. Certes, les prix à la consommation dans la zone euro ont nettement progressé en janvier, de 2,5% sur un an, contre une inflation de 2,1% le mois précédent, selon l'estimation publiée récemment par Eurostat. Une hausse particulièrement marquée en Allemagne, où les prix de janvier ont progressé de 0,9%. Mais outre-Rhin, comme en France, c'est beaucoup plus l'effet du gel sur les produits alimentaires (sans oublier le relèvement de certaines taxes) qui est à blâmer que la mise en circulation de la monnaie unique. Et les optimistes auront vu leur opinion confortée par l'indice des prix provisoire pour l'Allemagne en février: l'inflation y a nettement décéléré ce mois-ci, tombant à 0,3% comparé à janvier et 1,7% en glissement annuel, contre respectivement 0,9% et 2,1% le mois précédent. latribune.f
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