L'été a bien été fatal à la reprise dans l'industrie française. Le rebond observé au début de l'année dans ce secteur, qui représente 20% du PIB, a été stoppé net à la fin du printemps. Au troisième trimestre, la conjoncture industrielle s'est clairement dégradée, comme l'indique l'Insee. Tous les indicateurs sont en baisse. La demande, qu'elle soit globale ou étrangère, a décéléré entre juillet et octobre, les goulots de production comme le taux d'utilisation des capacités de production sont en repli, tombant même sous leur moyenne de longue période. Ainsi, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie manufacturière (hors énergie et agroalimentaire), à 83,2, est revenu à son niveau de 1997.Disposant d'assez peu de visibilité quant à l'avenir, les chefs d'entreprise ne font pas preuve d'optimisme. Ils anticipent une nouvelle dégradation, au moins à court terme, de la demande. Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que les perspectives sur l'emploi dans ce secteur ne soient pas bonnes. Le chômage, qui a marqué une pause en septembre, devrait à nouveau augmenter dans les mois qui viennent et entamer la confiance des consommateurs.A côté de l'industrie, les services résistent encore... mais pour combien de temps ? La question est posée après la publication hier de l'indicateur des directeurs d'achats en France de ce secteur. Tombé à 52,9 en octobre, il montre des signes de faiblesse, même s'il demeure au-dessus du fameux seuil des 50 marquant la frontière entre expansion et contraction de l'activité.Alors que l'économie allemande est en panne, avec un PIB qui ne devrait progresser que de 0,5%, la France, deuxième économie de la zone euro, montre donc à son tour des signes de fragilité. Les gardiens de l'euro voudront-ils en tenir compte demain lors de la reunion du conseil de la BCE ? Une baisse du loyer de l'argent, extrêment désirée outre-Rhin, pourrait donner un coup de pouce à ces deux pays confrontés à une situation de croissance molle.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:54

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