Forte mobilisation des étudiants et lycéens à Paris contre le Front national

Cortèges importants. A une semaine du résultat des élections présidentielles, la mobilisation des lycéens reste toujours d'actualité. Lundi, jour de la rentrée des vacances scolaires pour les jeunes de la région parisienne et de l'Aquitaine, a été marqué par de nombreux mouvements dans ces régions. A Paris, un cortège de lycéens et d'étudiants s'est ébranlé de la place de la République à 14h30 vers la place de la Nation qu'il a atteinte à 16h15. Très encadrés par les forces de l'ordre, les jeunes ont scandé leur refus des valeurs défendues par le Front National. Selon les organisateurs, il y avait 100.000 personnes dans les rues. Les autorités en ont, elles, compté 40.000. A Bordeaux et dans toute l'Aquitaine, les lycéens ont également manifesté contre le Front National et appelé à la mobilisation lors du second tour. A Bordeaux, on comptait plusieurs milliers de personnes dans les rues du centre ville. A Pau, 1.500 lycéens et étudiants ont défilé dans le calme. La mobilisation semble avoir touché même les petits bourgs. Il y avait ainsi 200 personnes dans les rues d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Mais la mobilisation n'a pas faibli dans les autres régions, comme à Lyon où 1.800 jeunes s'étaient réuni Place Bellecour."Un enjeu de démocratie". La journée a, par ailleurs, été plutôt mauvaise pour Jean-Marie Le Pen qui compte sur le report des voix de petits candidats. Il considère ainsi que les électeurs de Jean Saint-Josse pourraient se rallier à lui dimanche prochain. Mais le président du CPNT a encore une fois rejeté catégoriquement ce scénario. Lors d'une conférence de presse, il a rappelé que la "république est en danger". Pour lui, le vote pour Jacques Chirac au second tour est "un enjeu de démocratie" et un "devoir". Il a enfin affirmé que "Le Pen est un adversaire" du CPNT.Régression. Un peu plus tôt, les milieux économiques avaient violemment critiqué Jean-Marie Le Pen. A commencer par le président du Medef qui, après avoir gardé le silence pendant huit jours, a mis en garde les Français en fin de matinée contre une éventuelle victoire du Front national lors du second tour de l'élection présidentielle le 5 mai prochain. Pour Ernest-Antoine Seillière, "le programme présenté par le candidat du Front national dans le domaine économique et social provoquerait une régression économique profonde". Il a ensuite dressé un tableau sinistre des conséquences d'une telle victoire : crise financière "sans précédent", "montée forte" du chômage, poussée inflationniste, appauvrissement de tous et "tensions sociales explosives". Pour finir, Ernest-Antoine Seillière a affirmé que le Medef "condamnait" ce programme.Dans le détail, le président du Medef a rappelé que "sortir de l'Union européenne est aberrant". Le renoncement à l'euro provoquerait, lui, "une instabilité financière et monétaire aux conséquences économiques très graves". Quant à la politique protectionniste, elle "conduirait à un déclin sans précédent, à un décrochage sans retour par rapport aux autres grandes nations". Enfin, pour le Medef, "fonder les relations sociales et notamment l'accès à l'emploi sur la discrimination est inacceptable tant du point de vue éthique qu'économique".L'analyse du Medef a d'ailleurs été appuyée par plusieurs personnes influentes. Le président de BNP Paribas a ainsi affirmé qu'il voterait pour Jacques Chirac au second tour et l'ancien ministre socialiste du travail Jean Auroux a prédit "deux millions de chômeurs de plus en un an" en France en cas de victoire de Jean-Marie Le Pen.Réformes structurelles. Certes, le Medef a refusé d'appeler ouvertement à voter pour Jacques Chirac au second tour, comme l'avaient fait certains syndicats comme la CGT ou la CFDT. Mais le président de l'organisation patronale s'est montré très clair quant à ses voeux concernant l'avenir politique de la France. "Le Medef souhaite qu'à l'issue des élections présidentielles et législatives, les conditions politiques soient pleinement réunies pour qu'enfin la France s'engage résolument dans un grand programme de réformes structurelles", a indiqué M. Seillère, avant de préciser : "cela signifie que le président élu doit pouvoir former le gouvernement de son choix". Le Medef craint donc le risque d'une nouvelle cohabitation après les élections des 9 et 16 juin prochains. Il appelle donc implicitement à soutenir la majorité présidentielle en cas de victoire de Jacques Chirac le 5 mai.Excuses exigées. Concernant les déclarations de Marc Blondel qui, dans une interview à La Tribune (lire ci-contre) accusait le Medef "d'avoir fait le lit du FN", Ernest-Antoine Seillère a indiqué qu'elles lui "soulevaient le coeur". "Ces propos indigneront tous les démocrates", a-t-il déclaré avant de préciser qu'une lettre demandant des excuses avait été envoyée au secrétaire général de FO.
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