Les industriels français en pleine sinistrose

Les industriels français ont le moral dans les chaussettes. Pour le quatrième mois d'affilée, l'indice synthétique mesurant le climat des affaires en France est en baisse, tombant à 94 en octobre, soit son plus bas niveau depuis sept mois. Oubliée ou presque l'embellie du printemps, les chefs d'entreprises, qui avaient anticipé peut-être un peu vite la reprise, font désormais le dos rond. Et rien dans les statistiques publiées aujourd'hui par l'Insee ne laisse penser que cette situation va s'inverser. Les perpectives de production, qu'elles soient générales ou personnelles, fléchissent et reviennent sur leurs niveaux du mois de janvier dernier. Les industriels font leur deuil d'une reprise rapide de la demande étrangère, et les carnets de commandes à l'international continuent de se déteriorer. Rien de plus logique dans la mesure où l'activité ne cesse de ralentir, non seulement dans la zone euro, et notamment en Allemagne, premier partenaire commercial de la France, mais aussi aux Etats-Unis où les craintes d'un affaiblissement de la croissance au quatrième trimestre sont vives (lire article ci-contre). En fait, à l'exception notable des industriels de l'automobile, les chefs d'entreprises ne voient pas d'amélioration se profiler à l'horizon. Le contexte ne semble donc guère favorable à un rebond de l'investissement dans un avenir proche. D'autant qu'à la mollesse de la conjoncture internationale se sont ajoutés d'autres facteurs inhibants pour les entreprises, comme la chute des marchés financiers et les incertitudes géopolitiques. Les patrons français préfèrent adopter un comportement prudent se répercutant sur l'emploi. La publication demain des chiffres du chômage pour le mois de septembre devrait à nouveau traduire la dégradation continue du marché du travail. Au premier semestre, le nombre des licenciements économiques a été de 150.000, soit 40.000 de plus que sur la même période de 2001. Cette situation a bien évidemment un impact sur le moral des Français et devrait à terme jouer sur leur comportement de consommateurs. La première alerte a été enregistrée en septembre avec une baisse de 1,2% des dépenses de consommation en produits manufacturés. Se voulant rassurant, le gouvernement ne cesse de répéter que le pouvoir d'achat des ménages s'améliore et que le moteur de la consommation ne se grippera pas. Un discours qui ne convainc visiblement ni les industriels, ni les économistes.
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