Fabius contre Chirac sur les baisses d'impôts

Après l'annonce choc du candidat Chirac promettant une réduction de 30% de l'impôt sur le revenu (IR) en 5 ans, Laurent Fabius organise la contre-attaque du camp Jospin. Le ministre de l'Economie, rappelant être lui-même un fervent partisan des baisses d'impôts, a estimé que les chiffres avancés par le locataire actuel de l'Elysée ne sont "ni équitables, ni vraisemblables".Lors de son discours de Saint-Cyr-sur-Loire, le président-candidat avait fixé comme l'un des axes prioritaires de son programme économique "une baisse de 5% de l'impôt sur le revenu pour l'année 2002 et un allègement d'un tiers dans les cinq années de la prochaine législature". Ces mesures, dont le coût est chiffré par l'entourage de Jacques Chirac à 15 milliards d'euros en fin de législature, devraient concerner plus de 15 millions de foyers (sur 33 millions de foyers fiscaux), avait estimé Jacques Chirac. En effet, en France la moitié des Français n'est pas assujettie à l'IR. Et c'est justement sur le terrain des bénéficiaires de ces réductions d'impôts que se place Laurent Fabius. Selon lui, les propositions de Jacques Chirac aboutiraient "à ce que les 1% de Français les plus fortunés bénéficieraient de 17.000 euros par an et les 15 millions de Français les moins fortunés bénéficieraient de 11 euros par an, et ça, ce n'est pas possible, c'est très injuste". Dans ces conditions, le ministre de l'Economie se prononce en faveur d'une baisse raisonnable des impôts, ajoutant "bien sûr, il faut faire un effort en direction de l'impôt sur le revenu mais ne pas oublier la Prime pour l'emploi et les autres impôts, et le faire de façon prudente". Et Laurent Fabius de rappeler l'action du gouvernement à la fois sur l'IR mais aussi sur la taxe d'habitation, la suppression de la vignette et la taxe professionnelle. Ce débat autour de l'IR montre bien la sensibilité de l'électorat, de droite comme de gauche à cette question. Et pourtant, ce prélèvement ne représente que 3,5 % du produit intérieur brut, contre 7,4 % pour la TVA. En y ajoutant la CSG, l'OCDE calcule que son poids est de 8,1 % du PIB, à comparer à 10,5 % au Royaume-Uni ou 11,8 % aux Etats-Unis.latribune.f
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