La "Tipp flottante" va être supprimée

Elle avait été créée pour calmer les fureurs des automobilistes et des professionnels du transport en octobre 2000 après une flambée du prix du pétrole: la taxe intérieure sur les produits pétroliers (Tipp) flottante cessera d'exister le 21 juillet prochain. C'est ce qu'a annoncé Bercy dans un communiqué ce matin. A l'automne 2000, devant la reprise de la hausse du brut, les prix à la pompe avaient explosé, provoquant la fureur des chauffeurs routiers qui avaient instauré des barrages. Le gouvernement Jospin avait alors mis en place un système permettant une modulation du principal impôt frappant l'essence, la Tipp. Au-dessus d'un certain seuil atteint par le baril de brut, la Tipp baissait en proportion pour amortir la hausse sur le prix à la pompe. Le gouvernement Jospin avait complété ce système par un "bonus fiscal" qui s'élevait à 3 centimes d'euros par litre. Ce cadeau disparaît également.A partir du 21 juillet, la France retrouvera donc le bon vieux système de la Tipp fixe. Il devrait en résulter un alourdissement de la fiscalité pétrolière. Les taxes remonteront ainsi, selon Bercy, de 1,8 centime d'euro sur le litre de supercarburant et de 1,85 centime d'euro sur le litre de gasoil. Mais Bercy espère que cet alourdissement passera inaperçu grâce à la baisse du prix du brut (-1,3 dollar sur le baril en mai) et par la hausse de l'euro qui rend meilleur marché les importations de pétrole brut, payées en dollars. Pour le ministère de l'Economie et des Finances, il n'y a donc pas de petites économies. Cette remontée, en principe indolore pour les consommateurs, de la fiscalité pétrolière, permettra de renforcer les rentrées d'argent issues de la Tipp. Des rentrées qui sont nettement en baisse depuis le début de l'année. Comme la loi de finances pour 2002 ne prévoyait que la suppression du "bonus fiscal", il s'agit sans doute d'une bonne affaire pour les caisses de l'Etat, même si elle ne permettra évidemment pas une nette amélioration du déficit budgétaire de 2002. Sauf si les cours du brut remontaient nettement.
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