Stabilité de l'excédent commercial français en mars

Si la reprise de l'économie française depuis le début de l'année ne fait plus de doute, chacun admet toutefois la mollesse de ce rebond. Les deux statistiques publiées vendredi matin l'ont d'ailleurs encore une fois prouvée.Ainsi, l'excédent commercial de la France s'est stabilisé en mars. Selon l'administration des douanes, il s'établissait à +423 millions d'euros contre +415 millions d'euros en février. Rappelons que le mois de février avait vu cet excédent fondre de deux tiers en un mois. Le chiffre de février a d'ailleurs été encore révisé à la baisse de 18 millions d'euros.Cette stabilisation n'est pas de bon augure pour l'économie française. D'autant que les exportations, à 26,005 milliards d'euros sont en recul de 795 millions d'euros. Le léger accroissement du solde s'explique donc par un recul des importations de 803 millions d'euros à 25,582 milliards d'euros. La France a donc moins besoin de recourir aux produits étrangers et vend moins de ses propres produits à l'étranger. Deux symptômes évidents d'un léger ralentissement de la croissance. Dans le détail, on remarque un recul des exportations de biens de consommation. C'est évident une conséquence de la mauvaise tenue de la consommation américaine en mars et de l'atonie de la consommation actuelle dans l'union européenne, particulièrement en Allemagne. Les importations de biens de consommation restent stables, une nouvelle preuve de l'incapacité de la consommation française à être actuellement le moteur de la croissance dans l'hexagone. Seule véritable bonne nouvelle, la croissance des ventes d'automobiles à l'étranger qui s'expliquent par la bonne performance des entreprises automobiles françaises, notamment PSA. Parallèlement, l'Insee confirmait que la croissance française peine, en ce début d'année 2002, à s'imposer. Ainsi, les chefs d'entreprises prévoient une baisse de 2% de l'investissement dans l'ensemble de l'industrie en 2002 et de 3% dans le secteur manufacturier. Ce chiffre représenterait une baisse de deux points par rapport à 2001. Il s'agirait par ailleurs de la première année de désinvestissement dans l'industrie depuis 1997. Evidemment, la baisse entraînant la baisse, les industriels s'attendent à un recul de 8% de l'investissement dans le secteur des biens intermédiaires.Cette estimation est certes revue à la hausse d'un point depuis janvier, mais elle ne laisse cependant pas d'inquiéter. En effet, dans un contexte de consommation stable, l'investissement est le seul relais de croissance possible pour l'économie hexagonale. En son absence, la croissance française risque d'être beaucoup plus limitée que prévue.
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