Signes de reprise pour l'économie française

La production manufacturière française, c'est-à-dire la production industrielle hors énergie et agro-alimentaire, a progressé fortement, de 0,9% en janvier 2002. Au total, la production industrielle française a connu en janvier 2002 une hausse de 0,6% sur un mois, soit une baisse de 1,4% sur douze mois. Ces chiffres laissent augurer d'un rebond de l'activité en France. En effet, il s'agit de la première hausse de la production manufacturière française depuis juillet dernier, et la progression est sensible, même si elle ne permet pas de faire oublier que sur un an, elle a baissé de 2,9%. Par ailleurs, ce rebond demandera certainement à être confirmé dans les mois à venir. Le niveau de la production manufacturière de janvier reste en effet nettement inférieur à celui de novembre 2001. Par ailleurs, comme l'observe Philippe Waechter, chef économiste chez Banque Populaire Asset Management, si "ce chiffre est plutôt une bonne surprise, il corrige néanmoins celui de décembre qui était médiocre". En effet, la production manufacturière avait alors chuté de 1,5% sous l'effet notamment des nombreux jours chômés dans les usines du fait des fêtes.Dans le détail, ce sont les biens de consommation qui tirent l'indice de la production manufacturière vers le haut. Dans l'ensemble, ils progressent de 1,4% en janvier 2002. Une hausse qui s'explique surtout par une nette progression de 3,6% des "produits pharmaceutiques, de parfumerie et d'entretien". Il faut toutefois noter que sur un an, la production de biens de consommation a baissé de 1,8%.Menés par le textile (+3,8%) et la chimie (+2,7%), les biens intermédiaires progressent de 1,2%. La baisse sur un an reste toutefois très importante dans ce secteur (-4,8%).Les biens d'équipement et la production automobile modèrent la progression de l'indice avec des hausses respectives de 0,3% et 0,4% en janvier. Le secteur automobile demeure néanmoins le seul à afficher un glissement annuel positif (+0,2%), traduisant l'excellence du cru 2001. La faible progression de janvier n'est donc à ce titre pas inquiétante dans la mesure où le niveau de départ est élevé. L'industrie automobile pourrait donc conserver un rôle moteur dans l'ensemble de l'économie française. Il n'en reste pas moins que cet indice, associé à la hausse des perpectives de production dans l'industrie telle qu'elle a été révélée par une précédente enquête de l'Insee, vient conforter le scénario d'une reprise au moins modérée en France. L'Hexagone, sur lequel pesaient quelques inquiétudes à la fin de 2001, semble renouer avec le dynamisme qui en avait fait l'an dernier l'un des meilleurs élèves de la classe euro. Si l'Allemagne, première économie de la zone, parvient elle aussi, comme le laissent croire certaines enquêtes de confiance auprès des industriels outre-Rhin, à retrouver le chemin de la croissance, alors les Douze pourraient bien rebondir dès le second semestre. C'est d'ailleurs cette hypothèse qui a été avancée hier lors du conseil économique franco-allemand à Paris et qui a été confirmé par la Banque de France ce matin. La banque centrale a indiqué qu'elle prévoyait une "accélération progressive de la croissance au premier semestre 2002". Elle a d'ailleurs relevé ses prévisions de croissance pour le premier trimestre 2002 à 0,2% (contre 0,1% précédemment) et pour le deuxième trimestre à 0,5% (contre 0,4%). En tout, le PIB français devrait donc progresser de 0,7% au premier semestre. La Banque va plus loin et considère même que "l'amélioration des perspectives semble indiquer que l'économie française n'est plus en phase de ralentissement".L'euro profite très nettement de ces données, franchissant à la hausse le seuil des 88 cents. Vers 18h, un euro s'échangeait pour 0,8818 dollar, gagnant 0,71% par rapport à hier. latribune.f
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