Le gouvernement s'attaque au déficit de l'assurance maladie

Appelé au chevet de la Sécu, le gouvernement a présenté mardi après-midi les mesures d'économies destinées à en limiter le déficit. Le "trou" devrait se monter à 3,3 milliards d'euros cette année et atteindre 4,6 milliards l'an prochain. Contenues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), les dispositions adoptées par les pouvoirs publics visent notamment à enrayer le dérapage des comptes de la branche maladie dont le solde négatif devrait ressortir à 6,8 milliards d'euros cette année, du fait notamment de la croissance des dépenses maladie, estimée à 7,2% en 2002. Dans ces conditions, le ministre de la Santé a annoncé différents dispositifs de soutien à l'assurance maladie. Jean-François Mattei a ainsi indiqué que les médicaments ayant une version générique seraient à l'avenir remboursés au tarif de cette dernière, une mesure qui devrait demander quelques mois de mise en place avant de dégager à terme une économie de 300 à 350 millions d'euros. Il a aussi précisé que le processus de déremboursement des médicaments au "Service médical rendu insuffisant" (SRM) - ils seraient actuellement 650 en circulation - se déroulerait sur trois ans pour trois catégories de produits. Le ministre, qui n'a pas indiqué le nombre de médicaments concernés, a néanmoins précisé la nature des trois catégories de produits incriminés. Le premier groupe, environ "100 à 150 produits", comprend des médicaments qui "n'ont plus leur place dans la stratégie thérapeutique actuelle" (tels des sirops contenant de faibles doses d'antibiotiques ou de cortisone). Chaque produit fera l'objet d'une étude objective et personnalisée et les conclusions seront assorties d'une procédure d'appel. Deuxième catégorie ciblée au travers d'une concertation avec l'industrie pharmaceutique: les médicaments "qui peuvent rentrer dans une logique d'automédication". Pourraient ainsi être touchés des veinotoniques ou des médicaments destinés au traitement du rhume. Enfin, une troisième catégorie concerne des médicaments jugés peu efficaces tout en ne bénéficiant pas sur le marché de produits de remplacement "crédibles" et ne pouvant faire l'objet d'une automédication, comme les vasodilatateurs. Jean-François Mattei a enfin annoncé la réaffectation des taxes sur le tabac. Au final, ces mesures devraient permettre selon le ministre de ramener le déficit de la branche maladie à 7 milliards d'euros en 2003 au lieu des 8,2 milliards prévus. Le déficit du régime général sera ramené ainsi à 3,9 milliards au lieu de 4,6 milliards prévus par la Commission des comptes de la Sécurité sociale.Jean-François Mattei a par ailleurs indiqué que le gouvernement avait décidé l'octroi par l'Etat d'une première tranche de 300 millions d'euros en 2003 aux hôpitaux, ce qui, grâce à des partenariats privés, devrait permettre des investissements globaux d'un milliard d'euros. Durant la campagne présidentielle, Jacques Chirac s'était prononcé pour un plan de 6 milliards d'euros en cinq ans en faveur de l'hôpital.
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