La pression se détend sur les prix à la consommation en France : après les fortes hausses des deux derniers mois (+0,5% en mars, +0,4% en avril), le mois de mai a été marqué par un net ralentissement de la hausse. Selon les calculs de l'Insee, celle-ci n'a été que de 0,1% le mois dernier par rapport à avril. Ce bon chiffre ramène donc le rythme annuel de l'inflation nettement sous la barre des 2% atteinte en avril, à 1,4% en mai. En valeur harmonisée utilisée par l'Union européenne, la hausse annuelle est de 1,5%.Il serait toutefois un peu hardi de croire que ce mouvement annonce un recul durable de l'inflation. Le détail des chiffres le prouve. Ainsi, la sagesse des prix s'explique avant tout par le recul des prix énergétiques (-0,5% en mai sur un mois), lié au recul du prix du pétrole. Hors énergie, la hausse des prix est donc plus forte sur un mois (+0,2%) et sur un an (+2%). Par ailleurs, le chiffre d'avril bénéficie d'un effet de base favorable, les prix de mai 2001 étant déjà fort hauts.En revanche, on notera une nouvelle reprise à la hausse des prix de l'alimentation (+0,3% sur un mois et +1,8% sur un an) qui pourrait en partie s'expliquer par la fin du moratoire lié au passage à l'euro dans la grande distribution le 1er avril. On notera également que les prix des services progressent toujours à un rythme plus important que la moyenne. En mai, les prix des services hors transport, santé et logement progressent de 0,2% sur un mois et 3,4% sur un an. Une hausse qui s'explique notamment par les problèmes récurrents de faible productivité de ces secteurs dans l'Hexagone. Ce chiffre de l'inflation en mai est donc certes une bonne nouvelle. Après ceux annoncés en Italie, en Espagne et en Allemagne, il confirme la baisse en mai de l'inflation européenne autour des 2%. Mais, comme l'a noté Wim Duisenberg lors de la dernière réunion de la BCE, la tendance reste haussière et la menace de l'inflation n'est pas écartée. Il ne s'agit donc que d'un répit bienvenu.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:01

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