La note de conjoncture de l'Insee publiée hier précisait que la reprise de l'économie française ne devrait pas s'accompagner d'une remontée immédiate de l'emploi (lire ci-contre). C'est ce que confirment les chiffres du chômage en France diffusés ce matin.Après une légère baisse au mois de janvier, le nombre de demandeurs d'emploi est reparti en hausse modérée, +0,2% en février. La France compte désormais 5.400 chômeurs supplémentaires, soit un total de 2.214.400 demandeurs d'emplois de catégorie 1 (immédiatement disponibles pour un emploi à durée indéterminée et à temps plein). Sur un an, la hausse du chômage est de 5,3% (+111.500 personnes).Cette hausse doit être tempérée par le fait que le chômage des catégories 1 à 6, prenant en compte les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité de plus de 78 heures dans le mois, diminue de 0,3%. De même, les inscriptions à l'ANPE sont en baisse de 3,8% en février par rapport à janvier.D'ailleurs, le taux de chômage au sens où l'entend le Bureau international du travail (BIT) est stable en février par rapport à janvier, à 9%. Le consensus des économistes prévoyait une hausse de 0,1 point de ce taux. Cette stabilité est donc plutôt une bonne nouvelle.Dans le détail, on note une légère diminution du chômage de longue durée (personnes inscrites depuis plus d'un an) de 0,1% et du chômage de très longue durée (personnes inscrites depuis plus de trois ans) de 0,9%. En revanche, le chômage augmente aussi bien chez les jeunes de moins de 25 ans (+0,8%) que chez les personnes de plus de 50ans (+0,5%).Ces chiffres du chômage confirment que le marché du travail français reste stable. Cette légère hausse semble en effet annuler la petite baisse du mois précédent. Comme le note le ministère de l'Emploi, "dans une situation économique de transition avec des signes de reprise, l'évolution de l'emploi se situe sur un plateau depuis trois mois". Cette stabilité n'est pas encore vraiment "favorable", selon le ministère, mais est de "bonne augure".Il est vrai que, comme l'a montré l'indicateur du climat des affaires de mars délivré mercredi, la reprise reste timide en France. Les signes d'un rebond aux Etats-Unis comme en Europe n'incitent pas encore les chefs d'entreprise, confrontés à des carnets de commandes toujours moroses, à réembaucher massivement. Il faut donc s'attendre dans les mois qui viennent à un maintien du taux de chômage français autour de 9%. L'Insee prévoit d'ailleurs une stabilisation à 9,2% de ce taux d'ici l'été. Elisabeth Guigou s'est, elle, montrée confiante. Elle a assuré que "la baisse du chômage allait reprendre grâce à l'affirmation de la reprise dans la seconde partie de l'année".latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:57

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