La pression fiscale s'est légèrement atténuée en 2001

Jacques Chirac, qui a fait de la baisse des impôts l'un de ses arguments de campagne, risque bien de se voir concurrencer sur son propre terrain par les socialistes. Lionel Jospin, Premier ministre et candidat du PS, ne devrait pas manquer d'utiliser à son profit les chiffres publiés ce matin par l'Insee à l'occasion de la publication des comptes nationaux des administrations publiques pour 2001.Dans ce document, les experts de l'Insee notent que la croissance des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations effectives au profit des administrations publiques et des institutions européennes) "s'est ralentie en 2001 pour la deuxième année consécutive, à 3,2% en 2001 après 3,6% en 2000 et 5,4% en 1999". Dans ce contexte, la pression fiscale représentée par le taux de prélèvements obligatoires a diminué l'an dernier de 0,2 point par rapport à 2000 et s'élève à 44,9% du produit intérieur brut (PIB). L'entourage de Lionel Jospin aura beau jeu de s'attribuer ce ralentissement de la croissance de la pression fiscale par les mesures d'allègements fiscaux décidées par le gouvernement : prime pour l'emploi, baisse des taux du barème de l'impôt sur les revenus de 2000, allègements de cotisations sociales... Néanmoins, à droite nul doute que les partisans de Jacques Chirac rétorqueront que depuis l'arrivée de Lionel Jospin à Matignon en 1997, la pression fiscale n'a baissé que de 0,1 point et que durant cette période, le taux de prélèvements obligatoire a culminé en 99 à 45,5%, année de la fameuse cagnotte fiscale.En fait, les bonnes performances de l'économie française ces dernières années ont entraîné une hausse des recettes fiscales (augmentations des prélèvements sociaux, hausse des rentrées liées à l'impôt sur les sociétés), ce qui a limité l'ampleur de la baisse du taux de prélèvements obligatoires. Pour 2002, le projet de loi de finances présenté par le gouvernement Jospin a fixé comme objectif un taux de 44,5%. Si la pression fiscale a légèrement reculé l'an dernier, il n'en est pas de même pour le déficit public. Après cinq années consécutives de baisse, il s'est accru de 1,8 milliard d'euros pour atteindre 20,6 milliards d'euros, soit 1,4% du PIB (après 1,3% en 2000). Cette dégradation devrait se poursuivre cette année en raison du ralentissement économique. Les recettes de l'Etat, aussi bien par le biais des impôts directs que par celui de la TVA, devraient être inférieures à celles enregistrées en 2001. latribune.f
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