Seillière ne veut pas dialoguer sur les 35 heures

Le Medef ne veut pas laisser la loi sur les 35 heures aux mains des syndicats. A l'occasion d'une conférence de presse tenue au siège du Medef, Ernest-Antoine Seillière a vivement réagi aux propos tenus par le Premier ministre au cours de sa déclaration de politique générale. Jean-Pierre Raffarin avait alors renvoyé l'assouplissement des 35 heures à une discussion entre les partenaires sociaux et le ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité.Une position que le président du Medef récuse. "A l'évidence, la loi des 35 heures doit être modifiée par la loi, il n'appartient pas aux partenaires sociaux, par quelque forme que ce soit d'action, de modifier les dispositions de la loi", a-t-il déclaré, avant de renchérir: "Ce n'est pas un domaine de négociation". Ce n'est qu'une fois la loi adoptée que des négociations seront d'actualité.Au cours de cette même conférence, Denis Kessler, le vice-président de l'organisation, a pris à bras le corps le sujet du SMIC pour demander sa réforme radicale. "L'annualisation du Smic est absolument nécessaire (...). Nous souhaitons le Smic annuel unique. Une fois que nous l'aurons atteint, il faut qu'une commission indépendante (...) fixe l'évolution du Smic, notamment en tenant compte de la productivité, de l'emploi et bien entendu de la situation en matière d'inflation", a-t-il expliqué. Le projet de réforme des six types de SMIC qui devrait être avalisé par le Conseil économique et social mercredi prochain, ne répond pas du tout aux voeux de l'organisation patronale, a souligné Denis Kessler.Le président du Medef a par ailleurs jugé "encourageantes" les orientations définies par le nouveau gouvernement, tout en insistant sur la nécessité d'"agir vite en matière économique et sociale". Pour ce faire, le Medef veut pousser le gouvernement "à beaucoup agir, beaucoup oser et à tenir" tout au long des trois prochaines années.Trois années au cours desquelles Ernest-Antoine Seillère entend bien continuer à jouer un rôle prépondérant : il a annoncé sa candidature à sa propre succession à la tête de l'organisation patronale et brigue un nouveau mandat de trois ans. Verdict le 14 janvier prochain, quand les 561 membres de l'assemblée générale du Medef statueront.
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