Réduction de l'excédent commercial français en février

La France a vu son excédent commercial se réduire en un mois de près d'un tiers. En passant de 1,291 milliard d'euros en janvier à 433 millions en février, en données corrigées des variations saisonnières (CVS). Ce chiffre n'est cependant pas particulièrement inquiétant dans la mesure où il peut être interprété comme le signe d'un frémissement de l'activité dans l'Hexagone.Ainsi en février, les exportations sont pratiquement stables à 26,598 milliards d'euros en CVS, en baisse de 0,36% sur un mois. Ce maintien des exportations est une bonne nouvelle, car en janvier, elles avaient fortement progressé de 7,7%. Il semble donc que les ventes de produits français à l'étranger tendent à se stabiliser à un niveau élevé. Néanmoins, avec quinze avions livrés en février pour 1,11 milliard d'euros, contre 8 en janvier pour 576 millions d'euros, les ventes d'Airbus ont fortement participé à ce maintien des exportations.Les importations progressent, elles, plus nettement de 2,99% à 26,165 milliards d'euros. Cette hausse montre que les entreprises françaises, pour faire face à la légère reprise de l'activité et à la progression de la demande, n'ont pas seulement recours au déstockage, mais aussi à l'importation. Ce phénomène est particulièrement vrai dans l'automobile, les biens intermédiaires et les biens d'équipements.Bercy s'est particulièrement félicité de ce "net rebond des exportations" en février. Il faut cependant conserver la tête froide. L'importance du facteur Airbus en février sur les exportations montre que la plupart des entreprises françaises ne profite pas encore d'une éventuelle reprise mondiale. D'autant que, comme le note Marc Touati, chef économiste chez Natexis Banques Populaires, le creusement du déficit commercial avec l'Allemagne prouve que "la récession allemande produit encore ses effets négatifs sur notre commerce extérieur". Pour les économistes, ce chiffre, comme la révision à la baisse de celui de janvier, est donc décevant. La plupart d'entre eux prévoyait en effet un maintien en février du chiffre de janvier. La reprise française et européenne reste donc mesurée et encore lente.
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