François Fillon veut laisser les partenaires sociaux discuter des réformes

A la veille de la rencontre entre le gouvernement et les principaux partenaires sociaux, le ministre des Affaires sociales François Fillon a présenté jeudi matin sur Europe 1 les grandes lignes des réformes envisagées par le nouveau gouvernement.François Fillon a résumé la nouvelle politique sociale par une formule : "nous voudrions qu'à l'avenir, l'Etat en fasse de moins en moins et les partenaires sociaux de plus en plus". Désormais, l'Etat sera amené à "définir le cadre général" et les partenaires sociaux devront discuter des détails des réformes. Une nouvelle méthode qui, selon le ministre, suppose une "rénovation en profondeur de notre système de négociation et de concertation". François Fillon a, par la suite, détaillé les projets de réforme du gouvernement : assouplissement des 35 heures, notamment à l'hôpital, réduction des charges sur les bas salaires, mise en place d'une assurance emploi et règlement du problème des régimes de retraites. A ce sujet, le ministre des Affaires sociales a critiqué le "couperet des 60 ans" qui est aujourd'hui "inadapté". Selon lui, "pour préserver les acquis sociaux, il faut les faire évoluer et les moderniser". De façon générale, il a rappelé que "les seules menaces qui pèsent sur ces acquis, c'est l'immobilisme".Pressé par l'échéance des élections législatives, il semble que le gouvernement souhaite prendre par décret un premier train de réformes très rapidement. Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a ainsi annoncé que des mesures dans les domaines de la sécurité, du dialogue social et de l'emploi seraient prises "la semaine prochaine". A l'issue du séminaire gouvernemental de jeudi matin, le Premier ministre devrait faire un choix parmi les 80 propositions qui lui ont été faites par les ministres compétents. Sur le plan économique, Jean-François Copé a tenu à préciser, pour répondre aux inquiétudes des partenaires européens de la France, que le gouvernement respecterait à la fois son engagement européen vis-à-vis du pacte de stabilité et son engagement pris devant les Français de baisser l'impôt sur le revenu de 5% dès 2002. Enfin, M. Copé a précisé que le ministre de l'Economie, Francis Mer, avait pris des contacts avec l'Union européenne pour obtenir la baisse de la TVA à 5,5% pour les activités de restauration. Deux difficultés semblent devoir entraver cette volonté d'action. D'une part, le gouvernement dispose de moyens limités (uniquement son pouvoir réglementaire) dans un espace de temps réduit (d'ici au 9 juin) pour réaliser des actions fortes. D'autre part, son désir d'aller vite semble contradictoire avec celui de relancer et de réformer le dialogue social. Les prochains jours donneront, à cet égard, des indications quant à la capacité de la nouvelle équipe à relever ce double défi.
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