La France cherche à gagner du temps sur ses engagements budgétaires

Le nouveau gouvernement français chercherait-il à échapper aux engagements budgétaires ou tente-t-il de se donner une plus grande marge de manoeuvre à deux semaines des élections législatives ? La question mérite d'être posée puisque selon des sources diplomatiques citées par Reuters, la France désirerait éviter la réaffirmation de l'échéance de 2004 pour parvenir à l'équilibre budgétaire. Lors du sommet de Barcelone de mars dernier, le président de la République avait pourtant, d'accord avec le Premier ministre d'alors Lionel Jospin, approuvé ce calendrier.Une réunion des ministres des Finances de l'Union est prévue lundi 4 juin à Luxembourg pour définir les "grandes orientations de politique économique". Or, selon un diplomate interrogé par Reuters sous couvert d'anonymat, la France "veut éviter que l'engagement de 2004 soit réaffirmé avant le second tour des élections législatives, le 16 juin". Il faut dire que l'heure n'est pas aux économies dans le discours des ministres du gouvernement Raffarin qui joue sa survie lors de ses élections. Outre le relèvement de la consultation de médecine générale à 20 euros, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a présenté cette semaine un plan pour la sécurité prévoyant le déblocage de 6 milliards d'euros. Pour le moment, les modalités du financement de ces engagements restent floues, mais la marge de manoeuvre du futur gouvernement reste étroite puisque le déficit budgétaire français est déjà plus important que prévu.La position du gouvernement reste donc très inconfortable, pris entre ses engagements de campagne et les exigences de ses partenaires européens. De plus en plus cependant, l'idée avancée par le candidat Chirac lors de la campagne présidentielle d'un report de l'échéance de retour à l'équilibre budgétaire à 2007 paraît peu crédible. Ce matin encore à Tokyo, le ministre espagnol des Finances qui préside le conseil européen a rappelé son refus de laisser glisser les déficits publics. Selon lui, le "laxisme budgétaire ne produit pas de croissance, mais conduit à des crises suivies d'autres crises". Il a donc réaffirmé qu'en juin, il exigera de tous les Etats membres le respect de la rigueur budgétaire.
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