Jean-Pierre Raffarin doute de la croissance 2003

Le mois d'août semble avoir été fatal à l'optimisme du gouvernement. Fin juillet encore, le Premier ministre défendait dur comme fer l'idée d'une croissance de 3% en 2003. Cette perspective avait été soutenue auparavant par le ministre de l'Economie Francis Mer. Le locataire de Bercy indiquait s'appuyer sur cette hypothèse pour préparer le budget 2003. Cette hypothèse se fondait notamment sur une étude surprise de l'Insee qui avançait, un peu avant les élections législatives, que les "3% de croissance en 2003 étaient tout à fait possible".Evidemment, cette perspective, déjà supérieure aux prévisions des analystes en juin, a été mise à mal par la crise boursière et financière de juillet. Jean-Pierre Raffarin et Francis Mer s'étaient appliqués à rassurer, voici un mois (lire ci-contre) en soutenant que la croissance française était bien moins sensible que celle des Etats-Unis à la chute des marchés. Pourtant, depuis deux mois, la plupart des indicateurs se sont inversés, laissant augurer d'un ralentissement de l'activité dans l'Hexagone. Les consommateurs consomment moins et les entreprises, craignant de ne plus trouver de sources de financement sur les marchés, n'ont pas repris leurs investissements. Du coup, les économistes ont commencé à revoir à la baisse leurs prévisions de croissance et le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie, a demandé au gouvernement de revenir sur le principe de 3% de croissance pour le calcul du budget 2003 "au nom de la sincérité budgétaire".On attendait donc beaucoup sur ce sujet le Premier ministre. Ce dernier semble être revenu sur son optimisme. En déplacement à La Rochelle, l'ancien président de la région Poitou-Charentes a fort bien résumé la situation en déclarant que "tout le problème est de savoir quand nous retrouverons le rythme de 3% de croissance". Tout en nuances, Jean-Pierre Raffarin a indiqué "croire que nous sommes dans la capacité de retrouver ce rythme". Mais, pour 2003 ? "C'est une autre affaire", a répondu le Premier ministre. Le chef du gouvernement ne semble pas néanmoins modifier dans l'immédiat les trois priorités de sa politique économique : la baisse de l'impôt sur le revenu, celle de l'impôt sur les sociétés et celle des charges sociales. L'ordre entre ces priorités reste encore flou cependant. La baisse de l'impôt sur le revenu sera-t-elle poursuivie en 2003? Jean-Pierre Raffarin s'est contenté de dire que "dans le budget 2003, nous ferons un effort sur ces trois politiques". En fait, l'effort devrait surtout se porter sur la baisse des charges sociales que le Premier ministre considère comme "prioritaire, compte tenu de la situation de l'emploi". Reste à savoir si cette baisse se fera au détriment des deux autres priorités dans un budget qui s'annonce très serré à boucler pour le gouvernement.
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